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[Projet Phagos] 8 - "L'ombilic des Limbes" - Antonin Artaud

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C'est quoi, le projet Phagos ?

Texte accompagnant initialement le bulletin de souscription de la revue l'Art et la Mort. "L'Ombilic des Limbes" est paru chez Poésie/Gallimard, édition 2003 ; le poème apparaît p.172.

A noter que dans le cadre du même projet, Aranna a publié un autre extrait de cet ouvrage.




Dans le cercle intérieur du royaume calcaire des Images,
à ce point subtil où l’œil de la conscience, sans se perdre, darde un extrême feu,
là où le nerf abandonne enfin la pensée, qui repose Dieu sait dans quelles stratifications astrales,
la MORT gît
comme le dernier sursaut
d'une connaissance
pleine de transes
mais ARRÊTÉE.



[Projet Phagos] 9 - "Un bûcher au soleil" - Susan Fletcher

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 C'est quoi, le projet Phagos ?
 

Editions "J'ai lu", 2013, extrait des pages 381 et 382.


"Gormshuil a dit tu veux le don de double vue ? L'apprendre ? Petite créature un peu folle... Tu l'as toujours eu.
Elle disait vrai. Je l'avais. Agenouillée là, je l'ai compris. Je l'avais toujours eu, comme nous tous, tous les gens venus au monde avec un cœur ont le don de double vue car c'est la voix du cœur. C'est la chanson de l'âme. Je l'ai reçu de chaque ciel étoilé, de chaque abeille qui se cognait contre moi en s'envolant hors d'une fleur. Je l'ai reçu de la bonté, la mienne et celle des autres. Je l'ai reçu de mes poils qui se dressaient quand j'entendais un clan chanter autour du feu, de mes yeux remplis de larmes devant des choses belles et simples. Car c'est en ces moments-là que le cœur parle. Il dit oui ! ou lui ! ou à gauche ou à droite. Ou cours.
Nous l'avons tous, ce don. Mais je crois que les gens comme nous - solitaires, épris du monde bouillonnant - entendent mieux leur cœur. Nous entendons son souffle, sentons ses mouvements. Nous voyons ce qu'il entrevoit."

Image trouvée sur ce site

[Projet Phagos] 10 - "Brume" - Gottfried Benn

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La traduction est un peu plus bas ;)

Ach, du zerrinnender
und schon gestürzter Laut,
eben beginnender
Lust vom Munde getaut,
ach so zerrinnst du,
Stunde, und hast kein Sein,
ewig schon spinnst du
weit in die Nebel dich ein.

Ach, wir sagen es immer,
daß es nie enden kann,
und vergessen den Schimmer
Schnees des Neige d'antan,
in das durchküßte, durchtränte
nächtedurchschluchte Sein
strömt das Fließend-Entlehnte,
spinnen die Nebel sich ein.

Ach, wir rufen und Leiden
ältesten Göttern zu:
ewig üiber uns beiden
„immer und alles: du",
aber den Widdern, den Zweigen,
Altar und Opferstein,
hoch zu den Göttern, die schweigen,
spinnen die Nebel sich ein.

Traduction par Pierre Garnier, dans "Poèmes", éditions Gallimard, 1972.

Toi, son qui s'évanouit
et déjà passe,
plaisir à peine né
et déjà fondu dans la bouche,
c'est ainsi qu'heure tu t'écoules,
tu n'as pas d'être
depuis toujours déjà tu t'enveloppes
dans les brumes.

Et nous répétons toujours
que cela ne peut finir,
et nous oublions que l'éclat de la neige
est toujours neige d'antan,
dans le constellé de baisers de larmes
de nuits et de sanglots
coule ce qui s'emprunte aux flots,
les brumes tissent leur voile.

Ah, nous appelons et souffrons
les dieux les plus anciens :
toujours au-dessus de nous
« toi : tout et toujours »
mais aux béliers et aux branches,
aux autels et aux pierres
où le sacrifice se consume,
haut vers les dieux qui se taisent,
les brumes tissent leur voile.



Anthestéries - Fragments

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~ Mais selon que l'on résiste ou non à Dionysos, 
ce que l'on voit est une invasion de morts 
ou une invasion de fleurs.



*


Crédits :
Images du film "the virgin suicides"
Citation de Maria Daraki - "Dionysos et la Déesse Terre"
Musique par Nico

Hysope, plante de purification

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L’hysope est une plante d’origine méditerranéenne que j’ai découverte assez récemment, trois ou quatre ans tout au plus. C’est lors de courses dans un supermarché bio de ma ville que je l’ai repéré pour la première fois. Son nom m’a interpellé, certainement parce que je l’avais déjà croisé dans un de mes livres d’herboristerie, d’histoire des religions ou de magie verte. J’ai cédé à l’envie d’en acheter sans vraiment savoir ce que j’allais en faire, et grand bien m’en a pris puisqu’elle est depuis devenue une de mes simples préférées.
Mes premières recherches m’ont amené vers la Bible, dans laquelle l’hysope est citée à plusieurs reprises, avant tout comme un symbole de pureté et d’humilité ; on y fait notamment mention de l’utilisation de ses branches pour l’aspersion d’eau de purification ; le psaume 51, quant à lui, dit : « Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. »
Qu’importe s’il s’agit réellement ou non d’hysope (comme cela est contesté par différents auteurs, et remarquablement dans cet article du blog Books of Dante) ; mon expérience personnelle m’incite à la considérer comme une plante très puissante en matière de purification.
Commençons par faire le tour de ce que j’ai pu trouver à son sujet dans ma bibliothèque. Chez Vincent Lauvergne tout d’abord, l’hysope purifie les centres énergétiques. Elle est une plante de protection contre les maléfices et les mauvaises influences, que l’auteur recommande de porter sur soi dans un sachet de toile blanche pour purifier l’aura et protéger des influences négatives. Les éléments associés sont le Feu, l’Air et l’Eau ; les planètes, quant à elles, sont le Soleil et Jupiter ; enfin, les signes astrologiques correspondants sont le Bélier, la Balance et le Sagittaire. Voilà donc pour le «Manuel pratique de Magie Verte ».
Dans « l’Encyclopedia of Magical Herbs » de Scott Cunningham, le genre de l’hysope est masculin, la planète et l’élément qui y sont associés sont Jupiter et le Feu. C’est selon l’auteur la plante la plus utilisée pour la purification en magie. Cunningham propose de l’utiliser dans des bains, ou infusée puis aspergée sur des objets ou des personnes, ou encore accrochée dans la maison pour en chasser toute négativité.
Image trouvée sur www.centre-arome.fr
A titre personnel, je l’utilise avant tout en infusion à froid (c’est-à-dire que je disperse quelques pincées de plante sèche dans un récipient d’eau froide) pour la purification :
·         J’y dépose mes pierres le temps d’une heure ou d’une nuit
·         J’y nettoie mes outils magiques
·         J’y trempe mes doigts ou un brin de branches de bouleau pour ensuite asperger la pièce que je souhaite purifier
·         Si je sens qu’une pièce est particulièrement chargée, je dispose le récipient au centre de la pièce pendant quelques heures ; une fois que je sens l’atmosphère plus légère, je rends l’eau à la terre (ou aux toilettes, on fait comme on peut ;) )
·         Je me purifie, soit en utilisant l’eau en onction avec une formule consacrée, soit en trempant un temps mes mains dedans et en « faisant couler » le long de mes bras ce qui me pèse
Lors de certains travaux magiques particuliers, plus longs ou plus exigeants, il m’arrive de prendre un bain dans lequel je fais infuser au préalable un sachet empli d’hysope. Je complète souvent avec une tisane de la même plante, qui, une fois absorbée, conforte la sensation de pureté rituelle.
Pourquoi privilégier l’hysope plutôt qu’une autre méthode de purification ? Tout dépend justement de votre intention. J’ai pu constater que ces préalables rituels en compagnie de l’hysope, en plus de me purifier en profondeur, me rendaient particulièrement réceptive à des énergies ou des entités très « high vibes », plutôt célestes ou stellaires, et stimulaient mes capacités divinatoires et théurgiques. Je ne saurai expliquer exactement, mais j’ai généralement la sensation, après m’être bien imprégnée de l’essence de la plante dans mon bain et en buvant mon infusion, d’être entourée d’une bulle bleutée ou violette, je sens mes centres d’énergie du haut du corps particulièrement vibrants et réceptifs. Mes méditations comme mes rites et mes prières sont alors particulièrement profonds. C’est une herbe que je conseillerais par exemple à qui veut entamer un travail avec des divinités comme Isis, Hekate sous son aspect Soteira, Inanna… Couplée à certains minéraux comme le lapis-lazuli ou encore l’améthyste, elle est vraiment une alliée de choix pour la connexion aux sphères les plus élevées de l’être comme du divin.
Plus généralement, l’hysope ne peut que faire du bien à qui se sent encombré d’énergies négatives, de peaux mortes spirituelles ; elle éclaircit l’esprit et chasse les doutes comme les idées noires, apportant paix, concentration et sagesse. A noter que dans le domaine de la phytothérapie, on l’utilise en infusion pour soigner les voies respiratoires et la sphère ORL ; elle a aussi des vertus dépuratives, qualités qui rejoignent grandement sa capacité à chasser les miasmes spirituels. Dans le cadre d’un travail de guérison, je recommanderais d’en ajouter une pincée dans un encens destiné par exemple à purifier la chambre du malade.

At the heart of it all

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"[...] la sorcière est l'image poétique d'un héritage qui nous revient à tous - je crois que c'est terriblement vrai. Cet héritage cependant parle à travers la terre et l'esprit, et c'est le cas aujourd'hui tel que cela le fut dans le passé. Nous devons chercher cet héritage dans les sources et parmi les bosquets, dans les grottes et à travers le monde sauvage. C'est là, dans les espaces les plus primaux de la Nature que cet héritage se trouve - pas dans les fédérations, ni dans la condamnation sociale ou l'exaltation, ni encore dans les querelles ou les croyances. L'Art résonne de la voix pure de la nature, et cette dernière parle au sang et pousse à être sage dans sa quête de la paix."

~ Nicholas de Mattos Frisvold
Traduction personnelle


L'ortie, alliée en sorcellerie

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Depuis que je bois des infusions à la place du thé ou du café le matin, l'ortie est entrée dans mon top 10 des simples. Tonifiante, riche en minéraux, au goût assez doux avec cette petite touche d'amertume que j'adore, elle a le chic pour remettre les idées en place dès l'aurore. J'adore également la consommer en soupe, saupoudrée dans des salades ou ajoutée à l'appareil des quiches... Yummy *__* Mais là n'est pas la question aujourd'hui puisqu'il n'y a pas [encore] de rubrique "pétage du bide" sur ce blog [j'avoue, j'y songe].

La consommation régulière d'une plante induit nécessairement une connexion plus ou moins consciente à ses énergies subtiles, à son esprit, et, personnellement, c'est donc par le vecteur tout bête de la tisane que j'approfondis le plus souvent l'utilisation d'une simple en magie/sorcellerie. Ça n'a pas manqué d'être le cas pour l'ortie. J'ai noté d'abord un renforcement de la volonté, de la clarté d'esprit, un peu comme le romarin [que j'aborderai sans doute un jour], mais avec quelque chose de plus "feu" [j'associe plutôt le romarin à l'air personnellement], qui agit sur le plexus solaire et la racine. C'est une plante de courage, de confiance, avec son petit caractère j'oserais dire, qui mets des [gentils] coups de pieds au cul pour nous pousser vers l'action. Elle enseigne aussi la capacité à dire "stop" ou "non", notamment lorsqu'on se laisse envahir par des idées moroses ou les influences négatives d'une personne. Plante de fermeté et de décision donc. Plus d'une fois, elle m'a sortie de la procrastination et m'a aidé à trancher dans des situations troubles, ou à venir à bout de choses qui traînaient en longueur. Elle revigore et restaure l'optimisme, rendant plus apte à affronter l'adversité. On la recommande en protection, mais bien plus encore qu'un bouclier, je la vois comme le tambour qui nous encourage à entrer dans la bataille, ou le forgeron qui bichonne notre armure. Vous voyez où je veux en venir ?

image trouvée sur www.20minutes.fr

Parlons de ce que j'ai pu trouver à son sujet.

Chez Tonton Scott, l’ortie est mâle dans son action et associée à la planète Mars et à l’élément Feu. Ses pouvoirs : consécration, exorcisme, guérison, désir sexuel, protection. Pour contrer un sort et le renvoyer à son "expéditeur", utilisez une poupée remplie d'ortie ou portez la plante sur vous dans un sachet. Pour purifier un espace de tout mal et le renvoyer là d'où il vient, saupoudrez de l'ortie aux quatre coins de la maison, ou aspergez-en votre intérieur (en utilisant quelques branches de bouleau par exemple). On peut la brûler pour avertir le danger, ou la porter en amulette. Placer des orties fraîchement coupées dans la chambre d’un malade permettra d'accélérer la convalescence. Au Mexique, on la recommanderait en bain pour se purifier. Enfin, ce serait une plante liée au désir sexuel et qu'on pourrait donc utiliser pour stimuler ce dernier.

Vincent Lauvergne, quant à lui, explique que l'ortie apporte la vaillance pour supporter les épreuves. Il recommande de porter sur soi la plante réduite en poudre dans un sachet de toile rouge pour se préserver d'un environnement énergique malsain, et enfin, mentionne Albert le Grand, pour lequel un bouquet d'ortie et d'achillée millefeuille permettrait de ne pas être effrayé par les fantômes. Ailleurs, j'ai trouvé mention de ce bouquet comme un remède à la peur en général.

Christian Rätsch dans "Witchcraft medicine" mentionne Konrad von Megenberg, un auteur allemand du Moyen-Âge, qui écrit que l'ortie éveille le désir. Il semblerait qu'elle ait été utilisée comme aphrodisiaque depuis l'Antiquité [je me souviens d'avoir lu quelque part l'histoire d'un petit vieux qui faisait des roulades dans les orties en guise de Viagra, mais impossible de retrouver la source] .

Sur Herbal Riot, l'auteure du blog suggère d'utiliser un balai fait avec de l'ortie pour chasser le mal et le renvoyer là d'où il vient. Placer des feuilles d'ortie séchée dans ses poches protégerait de la foudre, et dans ses chaussures nous retiendrait d'aller fréquenter des lieux dangereux. On y lit aussi que dans le passé, on pensait les orties dotées d’un tel pouvoir de guérison, qu’une fièvre pouvait être stoppée simplement en cueillant une ortie par les racines, et en récitant le nom du malade et ceux de ses parents. A tester :)

Enfin, Paul Beyerl mentionne l'ortie parmi d'autres plantes utiles à la consécration d'un athamé.

Pas mal d'infos et de pistes à explorer donc, mais pour en revenir à ma pratique personnelle, voilà comment je résumerais l'ensemble :

* L'ortie est active dans le domaine de la guérison, physique mais aussi psychique : en infusion à boire ou à asperger, en amulette, en bouquet fraîchement cueilli, en poudre dispersée ou ajoutée dans un encens ; j'ai pu aussi expérimenter récemment, sur le conseil d'une formatrice en phytothérapie, que l'ortie encore en terre avait le pouvoir de recharger en cas de coup de mou. Faites-en vous même l'expérience : placez-vous près d'un parterre d'orties, tendez vos mains à quelques centimètres des plantes... Et ressentez, tout simplement :) Il est également possible de lui demander de vous aiguiller en matière de guérison, ce que j'ai moi-même fait avec succès ; méditez en sa compagnie, voyagez pour aller la consulter, ou demandez-lui de vous répondre en rêve (vous pourrez alors vous confectionner un oreiller contenant de la plante séchée).

* C'est aussi une grande protectrice et purificatrice qui, à elle toute seule, chasse les énergies négatives ; mais surtout, je trouve qu'elle renforce le courage et la force intérieure, permettant alors à celui qui travaille avec elle de déterminer ce qui est négatif pour lui-même, de s'en éloigner - ou de le chasser. A titre personnelle, elle a été une excellente guide pour m'apprendre à poser certaines limites et à m'affirmer pour ne plus me sentir plombée par certaines attitudes. Même si j'ai rechigné de prime abord sur certains points (pas facile de bousculer son confort, même s'il est plus vicieux qu'autre chose), force est de constater que Dame Ortie sait ce qui est bon pour moi - et ce qui l'est moins.
Là encore, on peut l'utiliser en encens, infusion, poudre... Pour purifier certains outils, ou soi-même. J'ai utilisé des feuilles séchées réduites en poudre sur un de mes tarots que je sentais encrassé, et le résultat fût plutôt convaincant ; l'infusion semble bien réussir à mon athamé et au nettoyage de mon autel. Quelques feuilles dans un bol purifie un espace tout en le redynamisant ... Et ce qui est épatant, c'est la sensation de vigueur intense qu'elle offre sans retenue, y compris aux lieux ou aux objets. Combinée à certaines pierres ou à d'autres plantes, je trouve qu'elle renforce les propriétés de ces dernières.  Essayez, vous verrez !

* Pour gagner en courage avant une épreuve, un coup de fil à passer, une réunion stressante... Une amulette faite avec un bout de tissu, quelques pincées de plante sèche, ou même, simplement, une infusion bue avec intention peuvent grandement aider.

* C'est une plante dont la présence et l'absorption sous quelque forme que ce soit me connecte immédiatement à mon côté sorcier, au monde sauvage, aux Esprits de la Haie qu'elle côtoie dans la nature, et facilite la communication avec ces derniers ... Je conseille donc de l'utiliser avant ou pendant un voyage au tambour, un travail avec des plantes, des minéraux ou des animaux alliés, pour demander conseil en cas de recherche d'un remède, ou encore pour préparer un charme ou un sort...  Je la trouve assez "bavarde" et toujours bonne conseillère, et je constate qu'elle aime bien présenter du monde - autres plantes ou animaux, qui ne débarquent jamais par hasard.

* Enfin, à ma grande surprise, elle m'a été demandée en offrande à quelques reprises, et a été appréciée, essentiellement par des divinités à caractère chthonien, sorcier, ou par des esprits liés étroitement à la nature.

Sources :
Scott Cunningham - Encyclopédie des Plantes Magiques
Vincent Lauvergne - Manuel pratique de Magie Verte
Paul Beyerl - Master book of Herbalism
Christian Rätsch - Witchcraft Medecine

A lire, un superbe article pour apprendre à récolter, cuisiner l'ortie, et avec plein d'infos sur ses bienfaits : ça se passe chez Antigone XXI !

Léthé et Mnémosyne

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Extrait de "Lunatik Witchcraft" par Shay Skepevski
Traduction et adaptation personnelles


  Mnémosyne, par Cleo Wilkinson

[...] La rivière Léthé incarne le processus d'oubli, de dissimulation ainsi qu'un certain état d'inconscience. Dans la conception grecque, les âmes des morts devaient s'abreuver aux eaux du Léthé avant toute nouvelle incarnation, afin de perdre tout souvenir de leurs vies terrestres précédentes, y compris leur propre identité. Dans l'Enéide, Virgile écrit que c'est seulement lorsque leurs mémoires auront été effacées que les âmes pourront se réincarner. Ceci, bien sûr, peut être vu comme une explication au fait que, pour la plupart d'entre nous, il est impossible de nous souvenir de nos existences passées.

Ces deux rivières sont évoquées dans différentes inscriptions retrouvées dans tout le monde hellénique. Les textes suivants sont des extraits des lamelles d'or de Petelia et de Thurii, en Italie, datant du 4ème siècle avant JC, qui révèlent à l'initié comment se déplacer aux Enfers une fois qu'il sera décédé : 

"Tu trouveras à gauche de la demeure d'Hadès une source
près de laquelle se dresse un cyprès blanc.
De cette source ne t'approche surtout pas.
Tu en trouveras une autre, son eau fraîche s'écoule du lac de Mnémosyne.
Devant elle veillent les gardiens."

"Dis : Je me tiens à présent devant vous, pure de toute impureté, Reine de ceux d'En-Bas..."

"Je suis un enfant de la Terre et des Cieux étoilés, mais ma race est céleste seulement.
Et cela, vous le savez vous aussi.
Je suis desséchée par la soif et je vais périr.
Donnez-moi vite l'eau fraîche qui coule du lac de Mémoire.
Et ils te laisseront boire à la source divine,
Et de cet instant, parmi les autres héros tu seras souverain."

"Et ainsi parleront les dieux :"

"Salut à toi, qui a enduré la souffrance."

"Tu seras dieu et non plus mortel.
Chevreau, tu es tombé dans le lait."

"Salut, salut à toi qui suis la route de droite, à travers les marais et les bosquets sacrés de Perséphone."

Pour la sorcière, les pouvoirs de Léthé et Mnémosyne peuvent être explorés comme des outils  conduisant à la découverte de soi et de ce qui réside dans sa propre psyché. En honorant Mnémosyne, nous reconnaissons ce qui est en nous, même si nous avons perdu toute conscience ou connexion avec cela - notre propre pouvoir, notre divinité immanente. Lorsqu'on nous évoquons Mnémosyne, nous sommes intrinsèquement menés à connaître, à nous souvenir de qui nous sommes, en tant qu'êtres spirituels appartenant à l'infini. S'imprégner du pouvoir de Mnémosyne est essentiel dans la pratique de tout être spirituel, car c'est seulement en nous souvenant et en retournant vers notre divinité immanente que nous pouvons être réellement inspiré par la connaissance divine. Il s'agit de nous souvenir que nous sommes tous sacrés et davantage que de simples reflets du divin, puisque nous sommes également la main qui expérimente le divin. A travers le souvenir, nous reconnaissons que nous sommes le divin sous sa forme physique. Nos esprits sont là pour expérimenter la vie, et raconter nos propres histoires de joie et de peine, de beauté et de terreur, d'extase et de folie.

En tant que sorcières souhaitant évoluer spirituellement et ouvrir notre conscience, nous devons tâcher de nous purifier de toute influence "enivrante" du Léthé, en détruisant les illusions qui encombrent notre psyché et créent un sentiment de déconnexion et de faiblesse ; ceci afin de nous remémorer la vérité de notre être et de ses capacités. Se détacher du Léthé permet de se détacher de toute influence qui embrume notre vision spirituelle et nous rend aveugle à notre propre pouvoir. Lorsque nous proclamons "sans vision, impossible de créer", le Léthé représente l'oubli ou la dissimulation de l'être, tandis que Mnémosyne représente la reconnexion à l'être, le réveil du véritable moi. Voilà les mystères du Léthé et de Mnémosyne. Nous ne craignons ni ne déprécions Léthé, mais nous l'honorons, car c'est à elle que nous pouvons offrir les cordes illusoires dont nous nous libérons. La bénédiction du Léthé est ce qui nous guide et nous motive à avancer vers la vérité. Ceci étant dit, Léthé construit également les ombres qui sont nécessaires à notre santé mentale pour vivre cette vie terrestre. Par sa déconnexion imposée ou son désenchantement, Léthé inspire l'envie de se connecter et de révéler le Mystère caché. Nous pouvons également dompter son pouvoir au profit de notre sommeil, comme l'a fait la prêtresse d'Hékate Médée, afin de pacifier le serpent qui gardait la toison d'or. [...]

La Mémoire englobe la conscience et la connaissance, et la rivière Mnémosyne est la voie qui nous conduit vers la connaissance et la reconnexion avec notre divinité immanente primale. C'est à travers les eaux de Mnémosyne que nous sommes portés vers la lumière de la Vérité et que nous nous dépouillons de l'ombre du Léthé, ombre semblable à l'obscurité à travers laquelle nous pouvons voir grâce au  pouvoir d'illumination d'Hékate. Le Léthé reflète la superficialité et l'ignorance de l'humanité, où l'âme oublie tout ce qu'elle a appris et toute la souffrance de l'existence, tandis que Mnémosyne révèle le pouvoir de se souvenir et maintient notre vérité spirituelle. Sans connaissance inspirée et mémoire spirituelle, nos esprits sont perdus ici sur terre, comme des êtres sans âme, déconnectés et entourés d'un voile d'illusions que nous sommes incapables de percevoir - ne parlons pas de voir au travers. Mnémosyne offre la connaissance à travers laquelle l'âme peut se libérer et atteindre l'immortalité spirituelle . Si nous nous trouvons à un carrefour et suivons la voie de droite qui conduit à Mnémosyne, nous sera offert la possibilité de goûter à son eau, et de devenir alors une divinité immortelle, pleinement consciente de ce qu'elle est et de ce qu'elle n'est pas. Dans cette perspective, mémoire, purification, connexion, sagesse, grâce, inspiration, conscience et éternité se rejoignent toutes ; tandis que le Léthé, au paroxysme de son énergie, deviendra une voie sans issue qui nous gardera prisonnier d'un recyclage de l'âme dénué de tout espoir, et nous dotera d'une immaturité spirituelle nous rendant incapable de nous souvenir ou de comprendre l'existence au-delà de notre état égotique présent.


Chasser l’Ombre du Léthé - Un rite de purification

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Extrait de "Lunatik Witchcraft" par Shay Skepevski
Traduction et adaptation personnelles

Ce rite est à réaliser dans le but de « dessoûler » l’esprit en le débarrassant de l’influence du Léthé. J’avais écrit ce rite à l’origine pour la période de la lune noire, mais depuis, il a été pratiqué dès que le besoin s’en faisait ressentir – lorsque je me sentais spécialement déconnecté de mon pouvoir à cause d’influences extérieures, lorsque je me sens embrumé sur le plan psychique ou dispersé mentalement, ou encore lorsque je me sens débordé par le stress et les tensions énergétiques du quotidien et de ses interactions.

Commencez par prendre une pincée de sel et placez-la sur votre langue en guise de purification ; placez ensuite une améthyste sous votre langue. Vous pourrez utiliser un pendule ou un pendentif relié par une chaîne pour éviter tout risque de déglutition. L’améthyste est connue pour son pouvoir de purification pour la psyché et l’esprit, et son nom dérive du mot grec « amethystos » qui renvoie à sa capacité à calmer l’ébriété et à recentrer l’esprit de personnes ivres [ndt : à mon humble avis, tenir une améthyste à proximité ou dans ses petites mimines plutôt que dans sa bouche pourra aussi faire son petit effet ;) ]

Dans votre encensoir, allumez un charbon et brûlez un mélange d’oliban et de violette [ndt : j'aurais tendance à préférer d'autres plantes ou résines, comme le romarin, l'hysope, le camphre, le pin... selon la nature de l'encombrement, mais bien sûr, libre à vous d'adapter]. Agenouillez-vous devant lui, tenez les paumes de vos mains au-dessus de l’encens. Amenez la fumée avec vos mains vers votre visage comme si vous souhaitiez le laver. Faites cela trois fois. Inspirez profondément : l’encens détachera de votre esprit tout mensonge, toute limitation ou énergie qui bloque votre pouvoir. Emportant avec elle les tensions psychiques et les préoccupations mondaines, la fumée passe dans votre corps et dans tout votre être. Quand vous sentez que l’exercice est à son paroxysme, dites :

Des nuages se forment sous les cieux obscurs

Soulèvent le brouillard qui m’enveloppe tel un suaire,

Apportant la clarté dans mon royaume !

Je chasse l’ombre du Léthé !

Dispersée, tu ne me couvres plus !

Sortez l’améthyste de votre bouche et levez-vous doucement ; partez en laissant l’encens et le charbon se consumer jusqu’à la fin.

Le calice de Mnémosyne - Un sort contre l'oubli

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 Extrait de "Lunatik Witchcraft" par Shay Skepevski
Traduction et adaptation personnelles

Recommandé par l’auteur pour retrouver la mémoire ou trouver l’inspiration, se concentrer, guérir d’une dépression ou d’une douleur.

[…] Soyez clair dans votre intention, et sur la manière dont vous allez entreprendre le rite. Une nuit de Noumenia (à l’apparition du premier croissant) ou pendant la nuit la nuit de la pleine lune, allumez une bougie blanche ou argentée. Vous pouvez aussi utiliser n’importe quelle bougie de couleur que vous associez avec les pouvoirs de la psyché ou de l’Âme, comme le violet, le noir ou le bleu. Une fois que la bougie est allumée, coupez une mèche de vos cheveux et offrez-la à la flamme, en disant :

J’offre mes pensées afin de pouvoir recevoir les tiennes

Prenez dans vos mains un calice d’eau que vous aurez auparavant béni à la lumière de la lune. Dans le calice, versez une petite quantité de vin blanc afin « d’ouvrir la voie ». Parfois, j’aime ajouter du romarin pour ce rite, en raison de son association avec la mémoire et de son effet stimulant sur la pensée. Vous pouvez aussi ajouter d’autres herbes qui pourront vous aider dans la réalisation de ce sort.

Levez le calice devant la flamme afin de charger l’eau ; dédiez la coupe au pouvoir de Mnémosyne. Visualisez la rivière traversant votre libation dans vos mains. Rendez-vous au lieu où ces eaux ont été prélevées, auprès de la lumineuse rivière du Monde Souterrain. Ici dans vos mains, Mnémosyne s’écoule devant vous. Soyez-en pleinement conscient, et murmurez trois fois :

Je suis porteur de la torche et amant de l’ombre

Et devant l’obscurité lumineuse

Je chasse l’oubli et je me remémore !

Je recouvre mon esprit en entier

Débarrassé de la torpeur du Léthé.

Je crie à ma Psyché … Souviens-toi !

Je bois à la source de Mnémosyne

J’illumine mon Royaume… Souviens-toi !

Souviens-toi, [dites votre nom], souviens-toi !

Après la troisième prière, incantez les deux dernières lignes. Vos yeux ouverts, fixés sur la flamme, visualisez un nuage sombre autour de votre esprit, lourd et étouffant. En son centre commence à brûler un délicat éclat de lumière. Impossible à voir d’abord, mais vous savez qu’il est là. Doucement, la lumière devient plus forte, le nuage commence à s’éclairer ; la lumière grandit au point de traverser le nuage qui entoure votre couronne, dégageant un espace désormais empli de lumière argentée. Prenez la bougie dans votre main et levez-la au-dessus de votre calice, la flamme se reflète dans l’eau ; submergez alors d’un geste vif la flamme dans la libation, qui vous est destinée, et dites :

Je suis illuminé par le Feu d’Hékate !

Dans l’obscurité, mon esprit est éclairé,

Guidé vers l’éveil, je me souviens !

Reposez votre bougie et « éveillez » à présent votre libation en agitant la surface du liquide avec le bout de vos doigts. La tradition dit que boire « de l’eau endormie » peut la mettre en colère, et la consommer peut alors rendre fou. Tout ce qu’il faut faire pour la réveiller est de l’agiter un peu. Maintenant, buvez, souvenez-vous et soyez inspiré.

Lire des articles connexes :

Libation au Léthé

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Extrait de "Lunatik Witchcraft" par Shay Skepevski
Traduction et adaptation personnelles



Une des plus importantes préparations avant de pouvoir servir d’intermédiaire à l'expression du pouvoir réel dans le monde, à la manière d’Hekate qui fait circuler le pouvoir entre les mondes, est d’atteindre un état de pureté.  L’idée de pureté ne signifie pas forcément qu’il faut être purifié de toute « négativité », au sens où nos âmes seraient imparfaites ou entachées ; il s’agit plutôt de parvenir à un état d’esprit qui soit pur de toute restriction engendrée par des illusions enracinées dans l’ego. Ce rite permet une purification de la psyché, chassant tout désenchantement qui se dresserait contre nous et en travers de notre chemin vers notre Divinité. Lorsque nous sommes purs de toute créature qui limite notre propre pouvoir, que nous détruisons les illusions qui embrument notre mental, ce Léthé intérieur qui maintient notre état de déconnexion,  nous sommes libres de nous connectés à nos âmes, uns avec la nature. Réaliser cette libation au Léthé peut nous aider à réaliser qui nous sommes, ce que nous sommes, en opposition à ce que nous pensons être et prétendons être. C’est dans cette vérité que nous commençons à vivre de manière réceptive et que nous apprenons à nous connaître pleinement.
                                                                         
Sortez pieds nus sous l’ombre de la lune noire, et tenez-vous sur de la terre brute. Emportez avec vous votre dague, un grand bol, de préférence en argent ou en verre, et emplissez-le d’eau fraîche et pure. Tracez votre cercle si vous le souhaitez et déshabillez-vous, complètement ou autant que vous le souhaitez, selon ce qui vous met à l’aise. Prenez une pincée de sel et placez-la sur votre langue en guise de purification, puis une autre pincée dans l’eau ; ajoutez-y également une libation de vin rouge (d’habitude j’y verse l’équivalent d’une demi-bouteille, mais vous pouvez utiliser la quantité qui vous semble adéquate).

Avec votre dague rituelle dans les mains, debout, sentez la terre froide sous vos pieds. Prenez conscience du monde souterrain loin sous la surface du sol. A présent, visualisez une rivière passant juste sous vos pieds, de plus en plus grande et sauvage. Une eau pâle et grise se mouvant davantage comme une brume roulante que comme les rivières auxquelles nous sommes habituées. Chaque mouvement, courant et vague devenant une créature vivante en tant que telle. Voici la rivière Léthé, et ces créatures sont des pensées vivantes, illusoires et isolantes qui nous déconnectent. Coulant toutes ensemble dans un même flot, elles forment le Léthé. Une fois que vous sentirez un sentiment de fascination s’élever en vous face à cette vision (pour certains cela se manifeste par un tremblement ou par des picotements soudains dans tout leur être), plantez d’un geste rapide la dague dans la terre devant vous. Relevez-vous doucement et levez vos mains vers les cieux obscurs, levez vos yeux vers les étoiles, et récitez les mots suivants :

Libations et salut à l’Ombre du Léthé !

Rivière qui dissimule et noie toute chose dans l’oubli !

Je t’offre mes désenchantements !

En toi, je déverse en parfaite liberté…

Les illusions, qui me retiennent ici,

L’amnésie, afin que je puisse voir à nouveau,

L’oubli, que je sois libéré !

Puissent-ils couler à travers la rivière de mon être,

Et rejoindre ton courant.

Abaissez vos mains au-dessus du bol devant vous, et trois fois, trempez-y vos mains en coupe, comme dans une prière réceptive. Trois fois également, amenez les eaux sacrées jusqu’à votre visage et baignez-la. Relevez votre tête et avec vos yeux fixées sur Mère Nuit, prenez le bol dans vos mains et levez-le vers le ciel. Prenez une longue inspiration, et versez l’offrande sur votre tête, en laissant échapper un rugissement sonore et cathartique. Les libations coulent sur vous et se déversent sur la terre, emportant avec elles toute illusion, tout artifice, et tout ce qui va à l’encontre de votre vérité. Voyez les libations contenant vos désenchantements couler jusqu’au monde souterrain, afin qu’elles libèrent votre psyché et rejoignent la rivière du Léthé. Prenez trois profondes inspirations, et expirez tout aussi profondément. Couvrez-vous d’une serviette et quittez le lieu du rite.

Qu’il en soit ainsi…

J’utilise ce rite dans le cadre de mon esbat de lune noire mensuel. Je trouve que c’est une expérience à la fois cathartique et énergisante. Il faut s’assurer que la température de l’eau ne soit pas chaude – à vrai dire, elle ne doit pas être trop confortable, pas nécessairement glacée mais suffisamment fraîche pour induire une sensation intense. Une douleur supportable peut être une manière très efficace de lever de l’énergie[…].

Lire des articles connexes :

Kibratu - rituel du pentagramme et appel des quarts d'inspiration suméro-babylonienne

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Traduction et adaptation personnelles 


L'adorant de Larsa


Dans votre espace rituel, tout en marchant autour du cercle (qu’importe la direction), dites :

Isaya Isaya Riqa Riqa !
Soyez loin, soyez loin, partez, partez !

Utilisez vos mains comme si vous chassiez des oiseaux. Imaginez que tout ce qui vous ennuie a une forme physique et que vous vous en débarassez. Vous pouvez utiliser vos mains seules ou une dague également. Dites-le jusqu’à ce que vous sentiez l’espace propre, mais pas plus de 7 fois. Puis allez au centre du cercle et faites face à l’est (si vous avez utilisé la dague, rangez-la à ce moment-là).



Avec les doigts de votre main dominante, touchez votre troisième œil et dites :

Ashassiki
Je t’appelle

Imaginez et sentez une lumière chargée d’électricité venir de votre cœur et toucher votre front là où vous avez posé vos doigts.

Touchez la région de vos parties génitales en disant, selon votre sexe :

Gal (vulve) ou Gish (phallus)
En akkadien Bissuru et Isharu

En prononçant le mot, imaginez et sentez – intérieurement et extérieurement - la lumière descendre avec vos doigts, de votre front jusqu’à vos parties génitales en passant par la colonne vertébrale.

Touchez votre épaule droite en disant :

Anaku Lublut
Puissé-je avoir la vie !

Sentez la lumière remonter jusqu’à votre cœur puis jusqu’à votre épaule droite.

Touchez votre épaule gauche en disant :

Anaku Lushlima
Puissé-je avoir la santé !

Sentez la lumière se déplacer jusque dans votre épaule gauche.

Entrelacez vos mains au niveau de votre cœur.

Ana dar dalilikunu ludlul
Puissé-je chanter vos louanges éternellement !

Imaginez un globe de lumière centrée dans votre cœur et irradiant tout votre corps, illuminant ainsi l’espace dans lequel vous vous tenez.
  
*


Avancez vers l’est – ou restez là où vous êtes – et imaginez un pentagramme sur votre front. Tracez-le ou projetez-le à la limite du cercle, en disant :

Dilbat
Vénus, dame des batailles

Imaginez l’énergie que vous avez vu auparavant sortir de votre main ou de vos mains et composez l’étoile devant vous. Elle demeurera ici.

Tournez-vous vers le nord (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre = la direction dans laquelle tourne la terre) et dites :

Mul
Pléiades

Voyez l’étoile et sentez-la comme auparavant.
Tournez-vous vers l’ouest, et dites :

Mushitu
Nuit

Visualisez l’étoile à nouveau.
Enfin, face au sud, dites :

Bir
Une étoile de la constellation de la Vierge

Visualisez l’étoile à nouveau.
Faites une nouvelle fois face à l’est, tracez ou visualisez cette fois-ci le pentagramme au-dessus de vous, en disant :

Anna
En akkadien : Shamé
Ciel

Voyez l’étoile au-dessus de vous, à deux fois votre hauteur.
Baissez votre regard et tracez ou visualisez un pentagramme sur la terre, en disant :

Kia
en akkadien: Ersetu
Terre

Imaginez le pentagramme à deux fois votre taille de profondeur sous la terre.
En vous tenant bien droit, les bras déployés en croix, dites (en sumérien ou en akkadien, choisissez là encore) :

En sumérien :
Utu igimuku
Nanna egirmuku
Nergal azidamu
Ninurta agubumu
An annamu
Ki kimu
Enki shamu
Anna dimgalbi
Kia urgalbi

En akkadien :
Shamshu ina pania
Sin ina arkia
Nergal ina imnia
Ninurta ina shumelia
shamu ina elishia
Ersetu ina shaplishia
Ea ina libbia
Tarkullu rabu shami
Ishdu rabu erseti:

Utu/Shamash devant moi,
Nanna/Sin derrière moi,
Nergal à ma droite,
Ninurta à ma gauche,
An au-dessus de moi,
Ki en-dessous de moi,
Enki/Ea en moi:
Le Grand Pilier des Cieux,
La Grande Fondation de la Terre !

Visualisez-vous illuminé d’une puissante lumière, entouré par les étoiles, avec des lignes de lumière émanant des astres et convergeant vers votre cœur.

Abaissez vos bras, et répétez les étapes 1 à 5 (ndt : la croix "kabbalistique")  :

Ashassiki
Gal/Gish
Anaku Lublut
Anaku Lushlima
Ana Dar Dalilikunu Ludlul!



[Projet Phagos] 3 - "Premier chant du chaman et autres poèmes" - Gary Snyder

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 C'est quoi, le projet Phagos ?


Offrande littéraire du jour : deux courts poèmes, à laisser fondre doucement sous la langue...



*



24:IV:40075, 3:30 PM,
N. OF COALDALE, NEVADA, A GLIMPSE THROUGH A BREAK IN THE STORM OF THE SUMMIT OF THE WHITE MOUNTAINS

O Mother Gaïa

sky       cloud      gate      milk      snow

wind-void-word

I bow in roadside gravel

[traduction française :

24:IV:40075, 15h30
AU NORD DE COALDALE, NEVADA : SOUDAINE APPARITION ENTRE LES NUAGES DU SOMMET DES MONTAGNES BLANCHES

O Mère Gaïa
ciel  nuage brèche lait neige
vent-vide-verbe
Sur l'accotement pierreux je salue]

*


HIKING IN THE TOTSUGAWA GORGE

pissing

watching

a waterfall

[traduction française :

EN PARCOURANT LA GORGE DE TOTSUGAWA

pisser
en regardant
une chute d'eau ]

L'achillée, purificatrice et guérisseuse du corps émotionnel

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Entre deux traductions, un petit article sur une simple que j'ai appris à mieux connaître depuis le solstice : l'achillée millefeuille. Jusqu'à il y a peu, je la connaissais surtout comme une plante des femmes, régulatrice des cycles et calmante, ainsi que pour ses qualités hémostatiques et stimulantes de la circulation sanguine. Je ne m'étendrai pas sur l'aspect médicinal, d'autres l'ont déjà fait et très bien de surcroît - Books of Dante par exemple (fouillez ce blog, il y a de véritables pépites !). 


 J'ai toujours aimé la présence de ses petites fleurs blanches aux abords des champs ou dans les prés, un peu partout ; discrète mais affirmée, à la tige bien ligneuse et aux feuilles denses, rustique tout en arborant une certaine délicatesse d'allure. Son odeur est douce, mais laisse deviner une certaine puissance aromatique, qui se renforce avec le séchage. L'achillée millefeuille est une plante que je sens plutôt féminine (alors que Paul Beyerl, de son côté, évoque son association au Dieu Cornu), avec un aspect vénusien marqué, mais aussi une énergie solaire certaine. J'ajouterai qu'elle a aussi un je ne sais quoi d'aérien, comme si elle "ventilait" les énergies ... On dit aussi que là où l'achillée pousse en quantité, les énergies du sol sont particulièrement ancrantes et assureront un bon "grounding"à qui s'y posera pour méditer et se recentrer. [ Nous voilà donc avec des correspondances aux quatre éléments, ce qui vous fait une belle jambe je parie. Hum. Eh ouais, les plantes, c'est pas simple - "pire que les gonzesses" me souffle à l'instant un relou cosmique anonyme. Ça montre bien la relativité de tout type de correspondances magiques, utiles pour se lancer mais souvent insuffisantes quand notre quête se précise ; il est indispensable selon moi de travailler en profondeur avec l'esprit de chaque plante pour savoir exactement dans quel domaine elle pourra être notre alliée - et comment lui rendre service à notre tour. Relation intime et échange de bons procédés toussa toussa. Passons.]


And plants !

Honnêtement je ne m'étais jamais penchée sur l'usage de l'achillée en magie, j'avais un vague à priori la concernant, puisque j'avais déjà noté sa présence dans des formules en tant que plante attirant l'amour. Jusqu'à ce qu'une amie évoque il y a quelques semaines ses pouvoirs purifiants intenses et son usage dans des rites d'exorcisme (merci à Cyrielle si elle passe par là :) ) ; ce qui a titillé ma curiosité, et a suffisamment fait écho à un ressenti que je n'avais pas encore conscientisé pour que j'ai envie d'approfondir la question. Coup de chance (hasard mouhahaha), l'achillée n'a pas tardé à fleurir par chez moi et j'ai donc ramené de mes ballades quelques bouquets de la belle pour apprendre à la connaître d'avantage. Le travail fut assez fructueux mais comme d'habitude, avant de faire le point sur ce qui est ressorti de mes expériences, un petit tour du côté d'un classique de la magie verte.

Scott Cunningham la décrit comme une plante qui chasse les peurs et donne du courage (ce que j'avais déjà mentionné dans mon article sur l'ortie). C'est selon lui une protectrice du couple (garantissant un amour d'une durée minimum de sept ans), qu'on peut également utiliser dans les sorts d'amour (bah voilà ^^) ou dans l'idée d'attirer l'attention de personnes avec lesquelles on souhaite entrer en contact. Consommée en infusion, elle améliorerait les capacités psychiques. Enfin, Cunningham mentionne un usage efficace dans le cadre d'exorcismes réalisés sur une personne, un lieu ou un objet. Nous y voilà.

Tout sorcier en herbe a pu remarquer qu'il y a un nombre important de plantes et résines qu'on cite comme pouvant être utilisées pour se purifier. Et je ne parle même pas des méthodes. La purification étant fondamentale dans toute pratique magique ou spirituelle, c'est une chance, permettant à chacun de trouver les alliés végétaux et les pratiques qui lui conviendront le mieux ; l'achillée ne serait qu'une parmi toutes les autres ? Je ne crois pas. D'après ma petite expérience, chaque esprit a sa propre personnalité et agira à sa façon, en touchant un point précis de l'être. De plus, son action dépendra de la personne avec laquelle la relation se noue. Chaque dialogue est unique... Ce qui suit est donc un témoignage tout personnel, mais qui je l'espère pourra inspirer l'un ou l'autre lecteur.

Au fil de mes méditations et de mes contacts divers avec l'achillée (fumigations, infusions, méditations avec un bouquet, etc), c'était toujours la même image/sensation qui me revenait : je voyais autour de moi comme un voile blanc avec une infime pointe de jaune d'une tonalité froide, un voile très léger, dont je distinguais les fibres, désordonnées, formant des ombres, avec des fils tirés et d'autres comme rétractés sur eux-mêmes - comme si le voile avait été malmené, tiraillé, voire déchiré -, mais qui se remettaient en place doucement pour former une trame régulière, comme une gaze [je me relis et je me demande si c'est vraiment visualisable pour quelqu'un d'autre que moi o__O]. C'était une sensation très apaisante, qui recentrait, et me faisait à chaque fois un peu plus me sentir en accord profond avec moi-même, reliée à mon être profond. Mais je n'arrivais pas à percevoir sur quoi l'achillée agissait précisément.

Et puis la réponse s'est présentée. Figurez-vous que sur l'un des groupes de jardinage que je fréquente sur Fessebouc, j'ai lu qu'ajoutée au compost, l'achillée accélère sa décomposition. Et donc, munie d'un de mes bouquets mis en vase devenu tout raplapla, je suis allée faire une offrande à mon tas de compost au fond du jardin. Ainsi fut fait. Et là, j'ai scotché cinq bonnes minutes sur les restes odorants de mes quinze derniers repas en phase de décomposition avancée, les milliards de mouches qui dansaient une samba diabolique parmi les cerises pourries, et ce bouquet, encore nimbé de ce voile blanc mystérieux, qui m'a glissé quelques mots, quelques images, pour me révéler son secret (ou me mettre le nez dans le caca, question de point de vue) avant de disparaître à jamais au profit de mon crû 2015 de délicieuses tomates (InchallaT comme on dit chez moi).

J'ai "vu" l'achillée réduire, dissoudre, disperser tout ce tas de déchets pour en faire un engrais sain et fertile, comme dans un film en accéléré ; et en même temps, j'ai "vu" qu'elle faisait de même en moi. Qu'elle agissait pour dissoudre toute crasse, tout poids inutile, tout souvenir, traumatisme que je rejetais, voire niais, et qui pourtant étaient bien présents, accrochés à mon corps émotionnel et l'empêchant d'être en paix. Qu'elle avait recousu, de manière progressive et très subtile, des blessures émotionnelles anciennes que je négligeais, trop occupée par des choses "sérieuses". Qu'elle avait, en résumé, œuvré pour restaurer mon intégrité là où je refusais d'accepter qu'elle avait été mise à mal. De la même manière que l'achillée est une plante cicatrisante pour le corps physique, elle a donc soigné mes blessures au niveau des émotions.

Honnêtement, ça a été une grosse tarte dans ma gueule. Comme si d'un coup, l'énergie de la plante illuminait l'intérieur de mon cœur, de mon corps, de ma psyché. Pourquoi ne pas l'avoir fait avant ? Peut-être qu'il y avait des choses à restaurer de manière non consciente ;  il fallait sans doute que je sois d'abord capable de "voir". On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux. La filoute.

L'achillée m'a rappelée que je me fais régulièrement cabossée par le flot continu d'émotions, d'énergies qui gravitent autour de moi, qu'elles ont une répercussion négative sur mes perceptions et qu'il est indispensable de dissoudre ces perturbations, qu'elles soient récentes ou soient déjà installées depuis longtemps en moi, à me grignoter de l'intérieur. Faire appel à son pouvoir en cas de surcharge émotionnel, de troubles de l'humeur, de sentiments confus, lorsqu'on a la sensation de ne plus être intègre, de ne plus s'appartenir, me semble tout indiqué. Brûlée en encens, portée sur soi, bue en infusion, elle donne une sensation de légèreté et de paix idéale pour un travail d'introspection. Elle est porteuse d'une luminosité neutre qui amène à voir les choses telles qu'elles sont, et c'est sans doute aussi pour cela qu'on la voit parfois recommandée pour accompagner des travaux de divination.

Je pense qu'en poussant l'idée un plus loin, elle a la capacité d'éloigner les personnes néfastes, les vampires affectifs, les "boulets", ou tout du moins d'ouvrir les yeux sur des relations qu'il est nécessaire de clarifier, de redéfinir. Elle pourra aussi aider à exprimer ses émotions, à s'en distancier pour les vivre avec davantage de sérénité. Dans une relation à autrui, elle éclaircira les rôles de chacun, rééquilibrera les interactions et les amènera vers davantage de vérité, d'équilibre.

On a parfois peur de s'interroger, de laisser ressortir nos émotions, à cause de l'effet "maison-Dieu" qui peut s'en suivre. Mais rester encombré d'un tas de saloperies n'est pas la solution car celles-ci finiront par nous pourrir de l'intérieur et impacteront nécessairement sur notre existence. Je suis reconnaissante à la plante de m'avoir "piraté" de la sorte. En douceur, elle m'a fait lâcher prise et m'a sortie du déni. En effet, elle donne du courage : en libérant avec tendresse et pugnacité le cœur des perturbations auxquelles il est sujet, elle lui redonne le sentiment de paix qui lui permet d'avancer et de ne pas être atteint par les obstacles sur son chemin.

La tradition fait de l'achillée une plante de l'amour. J'ajouterai que c'est une plante de l'amour vrai, et trouver l'amour véritable, c'est avant tout commencer par s'aimer soi-même. Sous tous ses aspects. Reprenons l'image du compost : ce qui doit pourrir, se dissoudre, fertilise aussi ce qui est en devenir. Intégrer sa part d'ombre. Savoir contempler et accueillir ses faiblesses, ses démons - Dieux, que cet article tombe à point nommé. Et je pense que l'achillée peut se montrer une merveilleuse alliée pour ce faire.

Une dernière chose, pour conclure : il n'y a aucune source antique ou même contemporaine que j'ai pu trouver à ce sujet, mais de manière très naturelle, un de mes bouquets d'achillée a trouvé sa place sur mon autel à Hekate, et plus j'y pense, plus je trouve cette association pertinente, notamment pour certains de ses aspects comme Lucifera ou Phosphoros. A creuser :)

Sources :
Scott Cunningham - Encyclopédie des Plantes Magiques
Paul Beyerl - Master book of Herbalism

Douze fenêtres pour percevoir l'essence d'une plante - Partie 1

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Quelques pistes de réflexion qui m'ont semblées plus que pertinentes pour qui s'intéresse à la sorcellerie verte, à l'ethnobotanique, à la médecine énergétique des plantes ou encore à la communication avec le peuple végétal :) En trois parties, dont voici la première. 


Un article de Richard Katz et Patricia Kaminski pour la Flower Society
Traduction et adaptation personnelles

[...] A travers notre recherche au sein de la Flower Essence Society, nous avons identifié douze fenêtres de perception des qualités d'une plante. Chacune de ces fenêtres dévoile une autre dimension d'information au sujet de la plante, mais la sagesse que nous recherchons est plus grande qu'un simple listing de toutes ces perspectives. Nous devons "re-visionner" et "re-voir" ces différentes perceptions comme un tout vivant afin d'apprécier l'essence d'une plante donnée.

 Les douze fenêtres ne sont pas divisées de manière cloisonnée. Elles opèrent plutôt comme un kaléidoscope, chaque perspective est unique, mais avec des couleurs changeantes et des structures qui sont reliées les unes aux autres et se construisent les unes à partir des autres. Pour telle plante, certaines fenêtres seront plus signifiantes ; tandis que d'autres fenêtres apporteront peu d'information. Néanmoins, c'est uniquement en considérant systématiquement la plante à partir d'un spectre complet de perspectives que nous pouvons espérer gagner une véritable connaissance de ses caractéristiques les plus subtiles.

1. Forme et gestuelle

Les qualités des plantes deviennent particulièrement perceptible lorsque nous tentons de les dessiner. Si on tâche de dessiner chaque partie de la plante, cela peut être une expérience frustrante et pénible. Mais en cultivant une attention pleinement consciente, vient le moment où nous "voyons" le geste essentiel de la plante - par exemple, la manière dont le pin s'élève de manière conique, révélant non seulement comme l'arbre s'exprime globalement mais aussi comme chaque groupe d'épines s'organise, et comment se forme les pommes de pin. Quand on capte la "signature" d'une plante, notre dessin devient beaucoup plus fluide et vivant car nous avons pénétré dans l'espace psychique de la plante, et nous communions avec elle.

Il y a d'innombrables formes et gestuelles qu'on peut reconnaître, dans chaque partie de la plante, de la racine à la tige, dans la feuille, dans la fleur ou le fruit. Nous pouvons démarrer par des distinctions rudimentaires qui deviendront de plus en plus riches au fur et à mesure que nous approfondirons nos perceptions. Les trois formes essentielles de fleurs sont particulièrement à considérer, comme le faisaient les alchimistes médiévaux. Ces formes sont la parfaite illustration des capacités de la plante à former un pont entre le soleil et la terre

* Forme en étoile : ces formes irradient vers l'extérieur, avec une symétrie et une géométrie bien définies. Globalement, on dira qu'elles sont "cosmiques" dans leur orientation. Généralement, la forme en étoile dans la fleur élève la conscience, apporte la lumière, l'harmonie et la synthèse. La plupart des formes étoilées parlent aux aspects spirituels et mentaux de la vie de l'âme.

* Forme en coupe : ces formes ont des courbes douces et créent des espaces intérieurs, ou des calices à l'intérieur de la fleur. Tandis que leur geste essentiel est ascendant, c'est comme si elles absorbaient la lumière, créant un contenant pour l'expérience de l'âme. Les formes en coupe guérissent les problèmes les plus basiques de la vie de l'âme, et aident à développer le potentiel de l'âme à se connaître elle-même. Elles évoquent une conscience sensible des qualités intrinsèques de l'âme, comme les sentiments profonds d'amour et de générosité nourricière.

* Forme en cloche : ces formes sont plus contractées et pointent vers la terre. De nombreuses essences de plantes faites à partir de ces fleurs sont adaptés au traitement de questions psychiques plus directement reliées aux organes physiques, ou aux émotions primales stockées dans les cellules du corps. Nombreuses sont les fleurs en forme de cloches qui sont cathartiques, stimulantes ou ancrantes. Elles aident l'âme à incorporer la dimension physique de la vie avec davantage de conscience.

Il existe de nombreuses variantes de ces trois archétypes, ainsi que de nombreuses autres façons d'observer la forme et la gestuelle. Cette première fenêtre est si primaire, que la plupart des autres fenêtres lui sont fondamentalement reliées. [...]

2. Orientation dans l'espace, relations géométriques

Un des aspects importants de la gestuelle d'une plante est son orientation dans l'espace. Par exemple, la gestuelle verticale du tournesol ou de la molène indique des qualités individualisantes. Les plantes qui poussent sur un axe horizontale, comme celles qui s'étendent en long sur la terre ou qui poussent comme des vignes (comme le lierre ou le pois de senteur), contiennent fréquemment des qualités guérisseuses reliées à la dimension sociale - comment le "je" entretient ses relations aux autres. Des plantes qui se répandent en ne poussant non pas verticalement mais en embrassant la terre comme la violette ou l'alchémille résonnent avec des qualités de l'âme comme l'humilité et la capacité à intégrer l'identité individuelle dans le collectif.

Un autre aspect des relations spatiales correspond à la structure géométrique de la plante, en particulier de la fleur. Par exemple, la famille des roses est caractérisée par une forme en étoile à cinq pointes, une signature d'incarnation, tandis que la famille des lys arbore des fleurs en forme d'étoiles à six pointes, une signature de l'harmonie cosmique.

3. Famille botanique

Une fois qu'on a maîtrisé les perceptions fondamentales relatives aux formes et à l'orientation dans l'espace, le système de classification botanique peut servir d'outil plus précis pour l'étude de la morphologie de la plante. [...] Bien que la plupart des botanistes n'aient pas eu une perception consciente des forces éthériques impliquées dans la formation de la plante, nous pouvons apprendre beaucoup de leurs observations riches et détaillées. A nous revient la tâche d'étendre la richesse de ces perceptions des sens à travers notre imagination, notre inspiration et, enfin, à travers notre intuition. 
Durant nos recherches pour la Flower Essence Society, nous avons remarqué que connaître la famille botanique d'une plante est une clé importante pour comprendre ses propriétés lorsqu'on prépare une essence florale. il est possible de faire usage de toutes les autres fenêtres de perception en synergie avec cette dernière, qui offre un outil organisationnel pour voir les relations entre les plantes. Les familles botaniques sont suffisamment vastes pour qu'on puisse étudier différents exemples dans chaque famille et noter en même temps les points communs et toutes les variations.

Par exemple, au sein de la famille des lys (liliacées), nous trouvons des plantes aux bulbes aqueux, aux racines pauvres, avec des feuilles aux lignes simples, des fleurs en forme d'étoiles à trois ou six pointes. Ces plantes évoquent les origines aquatiques de la vie, et une harmonie cosmique qui a tout juste commencé à s'incarner. Néanmoins, il existe aussi beaucoup de variations au sein des lys. Le lys tigré, avec sa teinte orange et ses taches sombres [...] est beaucoup  plus actif et terrestre que, par exemple, le lys blanc [...] .


4.Orientation dans le temps : cycles journalier et saisonnier

Les plantes ne sont pas des êtres statiques ; elles doivent être observées à travers des cycles temporels afin que leur nature individuelle se révéle. Nous pouvons nous demander pourquoi l'ipomée s'ouvre dès le matin et se ferme à mesure que le jour progresse, tandis que le pavot de Californie est bien fermé le matin, et se dévoile à mesure que les rayons du soleil s'intensifie au fil du jour. Pourquoi l'onagre réagit de manière prédominante à la lumière de la lune, comme la nicotiana, qui révèle son parfum à la nuit tombée ? A côté du rythme quotidien, nous pouvons aussi examiner le rythme annuel saisonnier. C'est dans la nature du pissenlit de fleurir au début du printemps, tandis que le chrysanthème se retient de révéler sa fleur jusqu'à la fin de l'été ou le début de l'automne. Qu'est-ce que cela révèle au sujet des qualités d'âme de chacune de ces plantes ?

De plus, on peut s'intéresser au cycle de vie de la plante elle-même. Les annuelles ne vivent que durant la partie de l'année qui est favorable à leur croissance, puis leur force de vie disparaît dans la graine jusqu'à ce que des conditions favorables se manifestent à nouveau. Les plantes vivaces se reposeront peut-être une partie de l'année, mais l'essentiel de leur structure survit d'une année à l'autre. Certains, comme les oliviers ou les séquoias, pourront vivre pendant des siècles, ce qui exprime bien leurs qualités de force et d'endurance. Nous pouvons aussi considérer les arbres à feuillages persistants, qui sont moins sujets aux rythmes saisonniers que les feuillus. Quel message nous délivre le sombre pin avec son manteau toujours vert et sa forme imposante, par rapport au saule, qui se réveille à la période de Pâques avec ses chatons et ses membres souples ?

Pour la suite, c'est par ici !


Douze fenêtres pour percevoir l'essence d'une plante - Partie 2

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Voici la deuxième partie (sur trois) de l'article écrit par Richard Katz et Patricia Kaminski pour la Flower society. Quatre nouveaux critères pour découvrir la personnalité, je dirais même la "médecine" (au sens médicinal mais surtout chamanique) d'une plante.

Traduction et adaptation personnelles.

Pour en découvrir la première partie, c'est par ici !
Et pour la suite (et fin)... C'est par :)

Et un peu de musique, parce que vous le valez bien.

5. Relation à l'environnement

Le lieu où une plante choisit de grandir révèle beaucoup au sujet de ses qualités. Les plantes sauvages se développeront là où elles trouveront les conditions qui répondent à leur nature essentielle. Nous trouvons l'armoise argentée dans le dépouillement du désert. C'est une plante purifiante par excellence. Nous trouvons le penstémon dans les régions alpines les plus rudes, à des hauteurs supérieures à la dernière ligne d'arbres. C'est une essence qui aide à développer la force intérieure dans l'adversité.

Lorsque nous travaillons avec des plantes cultivées, il est important de considérer où ces plantes ont leur origine sur terre. Par exemple, sachant que la lavande et le romarin de nos jardins se développent le mieux aux moments les plus chauds de l'année, les étés méditerranéens très secs nous disent beaucoup au sujet de leurs personnalités en affinité avec la lumière et la chaleur.

6. Relation aux quatre éléments

Les plantes ne vivent pas seulement dans un environnement physique, mais aussi dans un environnement constitué de forces élémentales et éthériques. Les éléments tels que développés par les Grecs ne sont pas les "blocs de construction" moléculaires de notre tableau périodique moderne. Il s'agit davantage de qualités archétypales des substances. La Terre représente la solidité ; l'Eau la fluidité ; l'Air l'expansion, et le Feu la transformation.

Fréquemment, deux éléments sont prédominants dans une plante, exprimant une polarité, tandis que les deux autres sont moins apparents. Par exemple, la carotte sauvage présente un trait fortement terrien dans sa racine, et une qualité très aérienne dans ses feuilles et ses fleurs finement divisées. En tant qu'essence florale, elle travaille sur l'intégration du deuxième et du sixième chakras, harmonisant les énergies sexuelles et psychiques. L'aloe vera a par contre une relation forte avec le Feu, mis en évidence par son environnement chaud et sec ; mais son aspect Eau est mis en évidence par le gel humide présent dans ses feuilles, connu comme un remède calmant les brûlures ; son essence florale, quant à elle, agit sur les états de fatigue et de "burn out" liés aux conduites colériques.

7. Relation aux autres règnes présents dans la Nature

Le règne végétal cohabite avec les trois autres règnes présents dans la Nature : minéral, animal et humain. La qualité des relations d'une plante avec l'un ou l'autre de ces règnes exprime beaucoup au sujet de son caractère inhérent. Par exemple, la triteleia lilacina a une relation particulière au règne minéral, puisqu'elle pousse uniquement sur des sols légers recouvrant une roche sombre et volcanique. Son essence a beaucoup à voir avec la transformation profonde et le bouleversement de l'âme.

De nombreuses plantes ont une relation spéciale avec le règne animal à travers le phénomène de pollinisation par les insectes ou les oiseaux. Par exemple, l'asclépiade est pollinisée par le papillon monarque. Le papillon, quant à lui, à travers son contact avec les alcaloïdes présents dans la sève de l'asclépiade, devient toxique pour ses prédateurs. L'essence d'asclépiade aide l'âme à sortir d'un état de passivité et de dormance (comme dans une chrysalide) pour s'élever avec ses propres ailes. [...]

Les humains ont eu un impact important sur la majorité du règne végétal ; nous avons développer des plantes pour nos besoins presque tout au long de notre histoire. Certaines plantes se sont épanouies dans une relation co-créative très étroite avec l'homme, et cette histoire doit être prise en considération pour comprendre leurs propriétés. Par exemple, le maïs s'est développé pendant plusieurs millénaires comme la plante sacrée des peuples américains natifs. Ses origines de plante semi-grasse mexicaine, de moindre importance à l'état sauvage, se perdent dans l'Antiquité. Le maïs robuste, fertile que nous connaissons aujourd'hui irradie une qualité guérisseuse enracinée profondément dans la culture native américaine ; elle est reliée à la capacité de l'âme humaine à se sentir nourrie et connectée à la Terre sacrée. C'est pour cela que nous pouvons conseiller l'essence florale de maïs à ceux qui se sentent stressés et désorientés par la vie urbaine et technologique moderne et ne parviennent plus à sentir la communion d'âme avec la Terre.

8. Couleur

Quel est le langage de la couleur dans la plante ? Sa manifestation la plus flagrante a lieu dans la floraison, lorsque les forces astrales pénètrent brièvement dans la plante. Néanmoins, de nombreuses plantes présentent des traits de couleur peu usuels, comme par exemple l'amaranthe queue de renard, avec sa couleur rouge pénétrante jusque dans ses racines, sa tige et ses feuilles, ou la castilleja et ses bractées d'un rouge flamboyant. Des variations subtiles des couleurs peuvent se manifester dans l'écorce et la tige de la plante, et même dans le vert présent dans tout le monde végétal : entre les verts argentés et doux des différentes armoises, le gris-vert subtile de l'olivier, les verts sombres des conifères, ou les verts émeraude des annuels de l'été. Le langage de la couleur nous dit beaucoup sur les qualités de l'âme d'une plante. Par exemple, pourquoi de nombreuses plantes aux fleurs jaunes, comme la moutarde, le millepertuis ou le genêt à balai ont-elles une action sur les états dépressifs ? Pouvons-nous y comprendre la nature de la couleur jaune, ses qualités expansives et sa capacité à trancher dans l'obscurité ? Autre exemple : il est possible de relever les qualités énergisantes et revitalisantes des plantes rouges et oranges comme la grande capucine, le zinnia ou la castilleja.

Envie de lire la suite ? Suivez le guide !

Douze fenêtres pour percevoir l'essence d'une plante - Partie 3

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Traduction et adaptation personnelles.
 
Amoureux des plantes qui désirez mieux les connaître, n'hésitez pas à en découvrir la première ainsi que la deuxième partie !


9. Autres perceptions par les sens : parfum, texture, goût

Toutes les expériences sensorielles peuvent être importantes pour faire connaissance avec une plante. Le parfum, la texture et le goût le sont tout particulièrement. Quelle est l'impression de l'âme qui reçoit le parfum si doux, parfois même enivrant, comme venu d'un autre monde, du lys ? Comment cette impression contraste-t-elle avec les arômes pugnaces et ardents des membres de la famille de la menthe, comme la lavande ou le romarin ? Et qu'en est-il de la fragrance délicate et éthérée du rosier sauvage ou de la fleur de cerisier ? Pouvons-nous comprendre ce qui se passe dans nos âmes lorsque nous faisons l'expérience de ces différents arômes, comment certains nous font sortir de nous-mêmes, tandis que d'autres nous font pénétrer plus profondément au cœur de notre être ? Comment cela se fait-il ? Et qu'en est-il des plantes qui n'ont pas ou que très peu de parfum ?

La texture des plantes est importante. Considérez les tiges de nombreuses plantes de la famille de la rose, munies d'épines qui peuvent blesser la peau. Comparez ce trait à la douceur soyeuse du calochortus superbus qui attire le toucher. Arrêtez-vous sur la texture hirsute et rude de la bourrache, la tige rigide de l'achillée millefeuille, l'écorce douce de la manzanita, la texture spongeuse et liquide du lotus, la sève abondante de l'asclépiade ; tous ces traits nous disent quelque chose au sujet des qualités essentielles de ces plantes.

Lorsque cela s'avère possible, goûter les plantes peut apporter de nouvelles révélations à leur sujet. Le goût épicé de la fleur du cresson des fontaines nous surprendra, surtout en la comparant à ses feuilles rondes, humides et à l'apparence "froide" ; la saveurs sucrée des fleurs roses et délicates de la manzanita est étonnante de la part d'une plante aussi dense et sombre ; les pétales de souci portent en eux un goût mystérieux mêlé de mort et de vie en même temps, tandis que les feuilles de menthe poivrée développent une sensation de chaud-froid sur nos langues. Lorsque nous vivons avec ces sensations dans notre âme, il nous est possible de parvenir à de nouvelles perceptions des qualités d'âme inhérentes à ces plantes.

10. Substances et processus chimiques

La science actuelle nous permet de connaître la composition chimique de substances variées, y compris celle des plantes. Ce qu'elle ne parvient pas à retranscrire, toutefois, c'est que ces substances sont aussi issues de processus et qualités énergétiques (pour en savoir plus à ce sujet, reportez vous aux cours d'agriculture de Rudolf Steiner). Par exemple, la silice (SiO2) indique un processus teinté de lumière et de clarté, comme dans le cas du quartz. Nous pouvons retrouver cela dans les poils fins de la bourrache ou dans les aiguilles du pin ou d'autres conifères. Une forte présence de silice dans une plante indique une relation particulière à la lumière, et des plantes comme la bourrache ou le pin aident l'âme à faire face à certaines formes de dépression ou de lourdeur.

La famille des légumineuses, à laquelle appartiennent le genêt à balais, le pois de senteur et le trèfle rouge, capture le nitrogène afin qu'il puisse fertiliser le sol. Dans ce processus chimique, nous voyons que quelque chose d'intrinsèquement "égoïste" est amené en relation avec la terre, et cette qualité nous donne un indice sur la manière dont les essences de ces plantes peuvent être des aides pour les âmes qui manquent de certaines forces sociales. Une présence forte d'alcaloïdes indique une pénétration importante de l'élément astral dans la plante, qui peut être toxique pour le corps physique mais stimulant pour le corps astral. Par exemple, dans la famille des renonculacées, ou trouve des essences comme le bouton d'or, le pied d'alouette, l'ancolie ou l'aconite qui éveillent les forces psychiques de l'âme.

Le potassium donne de la force à la structure des plantes, particulièrement à la tige. Nous pouvons repérer ce trait chez des fleurs composées comme l'achillée millefeuille ou l'échinacée. Cette qualité est une clé pour comprendre la capacité des essences préparées à partir de ces fleurs à apporter la force, la droiture et la valeur à l'âme.

11. Usages en médecine et en herbalisme

De la même manière que les constituants physiques des plantes sont indicatifs des forces et des processus en œuvre à travers elles, nous pouvons aussi apprendre de leurs propriétés médicinales afin de connaître leurs effets subtiles sur l'âme. Nous pouvons dire que les qualités de guérison de l'âme des essences de fleurs sont comme une "octave supérieure" de ces propriétés. 

Par exemple, l'oseille est utilisée en cuisine et comme remède aux flatulences, consécutives à un problème d'assimilation de la nourriture. L'essence d'oseille agit sur l'incapacité à assimiler des impressions reçues à travers les sens, qui devraient nourrir notre âme, mais qui au lieu de cela sur-stimule notre psyché. L'écorce de saule est une source d'acide salicylique, le précurseur naturel de l'aspirine, remède connu pour les douleurs liées à l'arthrose et aux articulations raides. L'essence de saule du Docteur Bach est pour les personnes dont la rigidité d'âme s'exprime à travers certaines tendances comme la rancœur et l'amertume. Cette essence apporte davantage de flexibilité à l'âme et la capacité de pardonner et de lâcher prise.

12. Folklore, mythologie, sagesse populaire, qualités spirituelles et rituelles


En des temps reculés de l'histoire humaine, nous expérimentions une relation plus intime avec le monde naturel, et notre rapport aux plantes était basé sur l'instinct. Les reliques de cette connaissance instinctive des plantes survivent dans le folklore, dans les mythes, dans les enseignements rituels et spirituels [...].

Par exemple, l'achillée millefeuille est nommée d'après le guerrier grec Achille. On la connaissait aussi sous le nom de "millefeuille du chevalier"[ndt : en anglais "Knight's millefoil"] et on la portait pendant les batailles, pas seulement parce qu'elle avait la propriété d'arrêter les saignements, mais aussi en guise de protection spirituelle. Ceci est en résonance avec l'usage qui est fait de l'essence d'achillée pour soigner ceux qui sont trop sensibles, vulnérables, et qui ont besoin de protection psychique d'un recentrage de l'âme.

 L'iris tient son nom de la déesse grecque de l'arc-en-ciel, le pont entre les cieux et la terre, le lieu de rencontre de la lumière et de l'obscurité. Ainsi, elle est l'inspiratrice de l'âme, et l'iris est devenu l’emblème de la noblesse, la représentation du ciel sur terre. Nous utilisons l'essence d'iris pour éveiller la créativité dans l'âme, pour nous ouvrir à notre Muse, la voix de l'inspiration céleste.

Le millepertuis est associé aux festivités de la Saint-Jean, célébrée au moment du solstice d'été. Des brins de cette herbe étaient traditionnellement cueillis à ce moment-là et placés sur une croix au-dessus de l'entrée de la maison en guise de protection. Son nom botanique "hypericum" vient du grec et signifie "au-dessus d'un esprit", indiquant sa qualité protectrice. La phrase qu'on prête à Saint-Jean, "Il faut qu'il croisse, et que moi, je diminue", fait référence à la capacité de l'âme à décroître après le solstice d'été jusqu'à Noël, de la même manière que la lumière elle-même décroît après le solstice estival jusqu'à la date de naissance du Christ. Ainsi, l'essence de millepertuis apporte la protection à ceux qui sont incapables de rencontrer et d'assimiler la lumière cosmique de manière correcte, et qui souffrent alors de dépression ou d'autres formes de déséquilibre psychique.

L'achillée millefeuille dans le Carmina Gadelica

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 L'achillée millefeuille, avec laquelle je me suis découverte une belle affinité cet été, est encore en fleur en ce mois de septembre ! J'en profite pour faire le plein, car mes récoltes du solstice sont déjà bien entamées. Je l'ai en effet utilisée dans diverses recettes - j'en posterai certaines quand j'aurai fini leur phase test :) La première ne devrait plus tarder. 

 Image trouvée sur ce site

En attendant, je partage mes traductions de deux incantations trouvées dans le Carmina Gadelica,  destinées à être prononcées au moment de la cueillette, et que j'ai traduit cet été pour mieux m'imprégner de l'esprit de la plante. Je ne les utilise pas de manière formelle, mais j'aime les relire ou les faire résonner en moi quand je travaille avec cette jolie et pugnace herbe aux charpentiers. J'espère qu'elles vous inspireront.

[ Nota 1 : j'ai trouvé d'autres traductions en français, vous pourrez les consulter dans ce document que je trouve par ailleurs plutôt bien fichu :) ]

[ Nota 2 : si vous souhaitez découvrir le Carmina Gadelica en ligne, faites-vous plaisir ! ]

*

Je cueillerai la claire achillée
Afin que mon visage soit plus avenant
Que mes lèvres soient plus chaudes
Que ma parole soit plus juste.
Puisse ma parole être comme les rayons du soleil
Puissent mes lèvres être comme le jus de la fraise.

Puissé-je être une île au milieu de la mer,
Puissé-je être une colline sur le rivage,
Puissé-je être une étoile en lune décroissante,
Puissé-je être un bâton pour le faible,

Je peux blesser tout homme,
Mais nul homme ne peut me blesser.

Une variante :

Je cueillerai la claire achillée
Afin que ma main soit plus courageuse,
Que mes lèvres soient plus chaudes,
Que mon pas soit plus rapide ;
Puissé-je être une île au milieu de la mer,
Puissé-je être un roc sur la terre ferme,
Afin que je puisse affecter tout homme,
Mais que nul homme ne puisse m'affecter.


[Sels de bain] Restaurer son corps émotionnel - aubépine, achillée millefeuille, marjolaine

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Petite formule conçue cet été pour chasser les émotions négatives et guérir certaines blessures dans le domaine des émotions. Faire le ménage à ce niveau-là n'est pas qu'une question de bien-être (bien que celle-ci soit importante), c'est aussi une façon parmi d'autres d'assurer sa sécurité lorsqu'on pratique la sorcellerie ou la magie, notamment au contact d'autres personnes. Négliger certaines plaies c'est garder la porte ouverte à pas mal de saloperies (pas nécessairement extérieures à soi d'ailleurs) qui ne demandent qu'à trouver un garde-manger énergétique. C'est aussi risquer de devenir un boulet pour les autres autour de soi.

J'ai utilisé ce bain pendant une lunaison complète à raison d'une fois par semaine, couplé à d'autres méthodes de purification et techniques de guérison. Parallèlement à ça, j'ai aussi travaillé avec les esprits des plantes présentes dans la préparation. Et les effets sur ma petite personne ont vraiment été intéressants.

Ingrédients :
  • 250 g de gros sel de mer (prenez-le le moins raffiné possible)
  • Environ 30 g de marjolaine
  • Environ 30 g d'achillée millefeuille
  • Environ 30 g d'aubépine. 
Et c'est tout ! Bien sûr, il est possible d'ajouter des sels d'Epsom, du bicarbonate ou encore une huile, pour leurs vertus respectives ... Mais je n'avais pas tout ça sous la main et ce qui m'intéressait avant tout était de bénéficier des propriétés magiques des plantes. Libre à vous d'adapter, comme toujours.



Pourquoi ces plantes ?

Pour comprendre mon choix de l'achillée, le mieux est de jeter un œil sur cet article. Retenez que c'est une superbe plante de purification et de restauration, équilibrante, ancrante et libératrice des émotions négatives.

La marjolaine est une de mes plantes fétiches depuis longtemps. En cas de coup de blues, en boire une infusion ou en sentir l'huile essentielle apporte un soulagement immédiat, du calme et de la chaleur intérieure : un effet "cocooning" sur le moral en somme. Elle a une odeur sucrée et solaire à la fois, beaucoup de douceur et de rondeur. Au niveau magique, elle est protectrice, apporte la joie, la confiance, et favorise l'amour (de soi comme des autres). Là où l'achillée cicatrise, elle fournit le miel, la caresse qui accélère la guérison.

L'aubépine s'est imposée pour deux raisons ; la première, c'est que je la considère (comme d'autres praticiens) comme une bonne plante de protection contre le mal. Ce n'est pas celle que j'utilise le plus à cette fin, mais dans le cas de ces sels de bain, elle m'a semblé essentielle : au niveau médicinale, l'aubépine a une action calmante et agit sur toute la zone du cœur. J'ai senti qu'elle pouvait potentiellement agir sur cette zone à un niveau plus subtil - ce qui s'est confirmé au cours de ce mois.

Bien sûr, cette formulation est très personnelle, née de mes relations avec ces plantes, et de mon besoin particulier à un moment donnée ; elle n'est donnée qu'à titre d'inspiration, sentez-vous libre de l'adopter telle quelle ou de l'adapter :)

L'ortie, alliée en sorcellerie

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Depuis que je bois des infusions à la place du thé ou du café le matin, l'ortie est entrée dans mon top 10 des simples. Tonifiante, riche en minéraux, au goût assez doux avec cette petite touche d'amertume que j'adore, elle a le chic pour remettre les idées en place dès l'aurore. J'adore également la consommer en soupe, saupoudrée dans des salades ou ajoutée à l'appareil des quiches... Yummy *__* Mais là n'est pas la question aujourd'hui puisqu'il n'y a pas [encore] de rubrique "pétage du bide" sur ce blog [j'avoue, j'y songe].

La consommation régulière d'une plante induit nécessairement une connexion plus ou moins consciente à ses énergies subtiles, à son esprit, et, personnellement, c'est donc par le vecteur tout bête de la tisane que j'approfondis le plus souvent l'utilisation d'une simple en magie/sorcellerie. Ça n'a pas manqué d'être le cas pour l'ortie. J'ai noté d'abord un renforcement de la volonté, de la clarté d'esprit, un peu comme le romarin [que j'aborderai sans doute un jour], mais avec quelque chose de plus "feu" [j'associe plutôt le romarin à l'air personnellement], qui agit sur le plexus solaire et la racine. C'est une plante de courage, de confiance, avec son petit caractère j'oserais dire, qui mets des [gentils] coups de pieds au cul pour nous pousser vers l'action. Elle enseigne aussi la capacité à dire "stop" ou "non", notamment lorsqu'on se laisse envahir par des idées moroses ou les influences négatives d'une personne. Plante de fermeté et de décision donc. Plus d'une fois, elle m'a sortie de la procrastination et m'a aidé à trancher dans des situations troubles, ou à venir à bout de choses qui traînaient en longueur. Elle revigore et restaure l'optimisme, rendant plus apte à affronter l'adversité. On la recommande en protection, mais bien plus encore qu'un bouclier, je la vois comme le tambour qui nous encourage à entrer dans la bataille, ou le forgeron qui bichonne notre armure. Vous voyez où je veux en venir ?

image trouvée sur www.20minutes.fr

Parlons de ce que j'ai pu trouver à son sujet.

Chez Tonton Scott, l’ortie est mâle dans son action et associée à la planète Mars et à l’élément Feu. Ses pouvoirs : consécration, exorcisme, guérison, désir sexuel, protection. Pour contrer un sort et le renvoyer à son "expéditeur", utilisez une poupée remplie d'ortie ou portez la plante sur vous dans un sachet. Pour purifier un espace de tout mal et le renvoyer là d'où il vient, saupoudrez de l'ortie aux quatre coins de la maison, ou aspergez-en votre intérieur (en utilisant quelques branches de bouleau par exemple). On peut la brûler pour avertir le danger, ou la porter en amulette. Placer des orties fraîchement coupées dans la chambre d’un malade permettra d'accélérer la convalescence. Au Mexique, on la recommanderait en bain pour se purifier. Enfin, ce serait une plante liée au désir sexuel et qu'on pourrait donc utiliser pour stimuler ce dernier.

Vincent Lauvergne, quant à lui, explique que l'ortie apporte la vaillance pour supporter les épreuves. Il recommande de porter sur soi la plante réduite en poudre dans un sachet de toile rouge pour se préserver d'un environnement énergique malsain, et enfin, mentionne Albert le Grand, pour lequel un bouquet d'ortie et d'achillée millefeuille permettrait de ne pas être effrayé par les fantômes. Ailleurs, j'ai trouvé mention de ce bouquet comme un remède à la peur en général.

Christian Rätsch dans "Witchcraft medicine" mentionne Konrad von Megenberg, un auteur allemand du Moyen-Âge, qui écrit que l'ortie éveille le désir. Il semblerait qu'elle ait été utilisée comme aphrodisiaque depuis l'Antiquité [je me souviens d'avoir lu quelque part l'histoire d'un petit vieux qui faisait des roulades dans les orties en guise de Viagra, mais impossible de retrouver la source] .

Sur Herbal Riot, l'auteure du blog suggère d'utiliser un balai fait avec de l'ortie pour chasser le mal et le renvoyer là d'où il vient. Placer des feuilles d'ortie séchée dans ses poches protégerait de la foudre, et dans ses chaussures nous retiendrait d'aller fréquenter des lieux dangereux. On y lit aussi que dans le passé, on pensait les orties dotées d’un tel pouvoir de guérison, qu’une fièvre pouvait être stoppée simplement en cueillant une ortie par les racines, et en récitant le nom du malade et ceux de ses parents. A tester :)

Enfin, Paul Beyerl mentionne l'ortie parmi d'autres plantes utiles à la consécration d'un athamé.

Pas mal d'infos et de pistes à explorer donc, mais pour en revenir à ma pratique personnelle, voilà comment je résumerais l'ensemble :

* L'ortie est active dans le domaine de la guérison, physique mais aussi psychique : en infusion à boire ou à asperger, en amulette, en bouquet fraîchement cueilli, en poudre dispersée ou ajoutée dans un encens ; j'ai pu aussi expérimenter récemment, sur le conseil d'une formatrice en phytothérapie, que l'ortie encore en terre avait le pouvoir de recharger en cas de coup de mou. Faites-en vous même l'expérience : placez-vous près d'un parterre d'orties, tendez vos mains à quelques centimètres des plantes... Et ressentez, tout simplement :) Il est également possible de lui demander de vous aiguiller en matière de guérison, ce que j'ai moi-même fait avec succès ; méditez en sa compagnie, voyagez pour aller la consulter, ou demandez-lui de vous répondre en rêve (vous pourrez alors vous confectionner un oreiller contenant de la plante séchée).

* C'est aussi une grande protectrice et purificatrice qui, à elle toute seule, chasse les énergies négatives ; mais surtout, je trouve qu'elle renforce le courage et la force intérieure, permettant alors à celui qui travaille avec elle de déterminer ce qui est négatif pour lui-même, de s'en éloigner - ou de le chasser. A titre personnelle, elle a été une excellente guide pour m'apprendre à poser certaines limites et à m'affirmer pour ne plus me sentir plombée par certaines attitudes. Même si j'ai rechigné de prime abord sur certains points (pas facile de bousculer son confort, même s'il est plus vicieux qu'autre chose), force est de constater que Dame Ortie sait ce qui est bon pour moi - et ce qui l'est moins.
Là encore, on peut l'utiliser en encens, infusion, poudre... Pour purifier certains outils, ou soi-même. J'ai utilisé des feuilles séchées réduites en poudre sur un de mes tarots que je sentais encrassé, et le résultat fût plutôt convaincant ; l'infusion semble bien réussir à mon athamé et au nettoyage de mon autel. Quelques feuilles dans un bol purifie un espace tout en le redynamisant ... Et ce qui est épatant, c'est la sensation de vigueur intense qu'elle offre sans retenue, y compris aux lieux ou aux objets. Combinée à certaines pierres ou à d'autres plantes, je trouve qu'elle renforce les propriétés de ces dernières.  Essayez, vous verrez !

* Pour gagner en courage avant une épreuve, un coup de fil à passer, une réunion stressante... Une amulette faite avec un bout de tissu, quelques pincées de plante sèche, ou même, simplement, une infusion bue avec intention peuvent grandement aider.

* C'est une plante dont la présence et l'absorption sous quelque forme que ce soit me connecte immédiatement à mon côté sorcier, au monde sauvage, aux Esprits de la Haie qu'elle côtoie dans la nature, et facilite la communication avec ces derniers ... Je conseille donc de l'utiliser avant ou pendant un voyage au tambour, un travail avec des plantes, des minéraux ou des animaux alliés, pour demander conseil en cas de recherche d'un remède, ou encore pour préparer un charme ou un sort...  Je la trouve assez "bavarde" et toujours bonne conseillère, et je constate qu'elle aime bien présenter du monde - autres plantes ou animaux, qui ne débarquent jamais par hasard.

* Enfin, à ma grande surprise, elle m'a été demandée en offrande à quelques reprises, et a été appréciée, essentiellement par des divinités à caractère chthonien, sorcier, ou par des esprits liés étroitement à la nature.

Sources :
Scott Cunningham - Encyclopédie des Plantes Magiques
Vincent Lauvergne - Manuel pratique de Magie Verte
Paul Beyerl - Master book of Herbalism
Christian Rätsch - Witchcraft Medecine

A lire, un superbe article pour apprendre à récolter, cuisiner l'ortie, et avec plein d'infos sur ses bienfaits : ça se passe chez Antigone XXI !

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