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Une Lune du Paon

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Courte invocation, puisée dans "Pillars of Tubal Cain" de Nigel Jackson et Michael Howard, qui tisse le lien entre la Junon romaine, la reine des Fées (en roumain Doamna Zinelor) et diverses figures féminines issues du gnosticisme.

Traduction et (très large) adaptation personnelles.

 


Prépare l’autel avec flamme et parfum, plumes de paon et arcane de la Haute Prêtresse du Tarot. Fais sonner par deux fois la cloche magique et commence le Rite.





 Peacock angel, par Penny Slinger




Hommage à toi, Doamna Zinelor !

Sous la lune pleine, ouvrez-vous
Ô portes d'Argent de la Lune du Paon !
Car voici les vents de la nuit qui soufflent au loin
Et agitent la forêt des étoiles
Là où se cache la licorne solitaire
Qui de sa corne adoucit les eaux.

Dame Serpent, libératrice
Asht, Ennoia, descends et bénis
Par le miroir d'argent et la couronne triple !

Par la lumière des neiges, des étoiles et de la flamme,
L'âge de Junon revient ;
Et dans la Grande Chasse nous nous rangeons à tes côtés
Grande Hérodiana, sur la terre et la mer,
Dans la sainte demeure céleste
La Maison de la Sagesse nous réunit.

Hagia, Sophia, Aset, Epinoia,
Grande Fiancée de Dieu,
Souffle Saint de Parfaite Sagesse,
Viens, accorde-nous, Ô Généreuse Abbesse,
La sublime lustration de l'Aiôn de Junon Hérodias,
Offre-nous la gnose secrète de la Lune du Paon
Au nom de Dziana.





Le rite des sept jarres

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Rituel proposé par Storm Faerywolf sur le site Feri Tradition.
Traduction et adaptation personnelles.

[J'ai volontairement supprimé l'introduction dans un premier temps, afin que l'article ne soit pas trop long. Sa traduction suivra sous peu. De plus, le concept des "trois âmes", propre à la tradition Feri, est à connaître pour une bonne réalisation du rite. Vous trouverez quelques informations à ce sujet ici.]

Ce rituel a été inspiré par des expériences de transe vécues par mon époux, Chas, à partir desquelles il a créé un exercice méditatif. J'ai repris son idée de base et l'ai développée dans une forme rituelle qui peut être utilisée individuellement et en groupe.

 Peacock Angel, par Adam Scott Miller

Matériel requis :
* Un miroir noir ou support similaire utilisable pour la divination
* Quelques plumes de paon dans un vase
* Un crâne ou une image de crâne (de préférence humain)
* Sept petits récipients (jarres)
* Un calice (chaque participant devrait avoir  le sien)
* Une petite carafe d'eau
* De l'huile consacrée
* Une bougie noire
* Une bougie bleue
* Une bougie rouge
* Une bougie violette
* Une cloche

Au centre de votre espace de travail, préparez un autel au Dieu Bleu sur lequel seront placés les bougies, les sept récipients, la carafe d'eau et le vase de plumes de paon. A la limite ouest du cercle placez le crâne.

Alignez vos trois âmes, ancrez-vous et centrez-vous. Créez un espace rituel (en projetant un cercle par exemple). Allumez la bougie de la Déesse Étoile (la noire) en prononçant les invocations que vous avez l'habitude d'utiliser. Réalisez le rite de purification par l'eau.

Invoquez l'esprit du serpent en allumant la bougie rouge :

Serpent chthonien,
Enroulé sur toi-même dans les profondeurs
Porteur de la flamme écarlate élève-toi jusqu'à nous
Et emplis-nous de Passion et de Pouvoir !

Sur la dernière phrase, imaginez les points correspondants du Pentacle de Fer invoqués dans votre corps, et la ligne qui les relie brillant clairement et intensément.

Invoquez ensuite l'esprit de la colombe en allumant la bougie bleue :

Colombe céleste
Qui étend ses ailes à travers les cieux
Porteuse de la flamme bleue, descends jusqu'à nous
Et emplis-nous de Fierté et d'Ego !

A nouveau, imaginez ces points de Fer et les lignes qui les relient bien brillantes.

En prenant en même temps la bougie rouge et la bougie bleue, utilisez leurs flammes pour allumer la bougie violette, unissant ainsi les pouvoirs des Jumeaux :

Serpent ailé ! Melek Ta'us !
Premier né arc-en-ciel, lumière de Dieu
Répands-toi sur la terre et dans les cieux
Et unis toi à nous, au nom du Sexe !

Permettez alors à l'énergie de tous les points activés du Pentacle de Fer de circuler jusqu'au point du Sexe, qui s'illumine alors avec une flamme cristalline aux teintes arc-en-ciel.

Laissez votre corps énergétique s'ouvrir comme si vous vous ouvriez à un amant. Tendrement. Passionnément. Érotiquement. Imaginez sa lumière arc-en-ciel briller jusqu'au plus profond de vous... Vous chargeant avec le pouvoir et l'intention de faire face à votre véritable Moi.

Lorsque vous vous sentez suffisamment chargé, regardez dans le miroir noir, afin de voir votre propre reflet. Restez ouvert et calme... Regardez au plus profond de votre vie et de votre pouvoir. Soyez attentif à toute vision qui pourrait se manifester.

Faites une prière afin qu'il vous assiste dans la découverte et dans le face-à-face avec votre propre honte cachée :

Ange Paon ! Seigneur Paon !
Lumière illuminant l'obscurité
Fais descendre à présent la flamme arc-en-ciel
Qu'ainsi la honte secrète se révèle
Rejoins maintenant l'Enfer !

Laissez la lumière arc-en-ciel descendre au plus profond de ces espaces sombres et dissimulés. Laissez-la illuminer cette zone de votre vie que vous gardez enterrée - à laquelle vous ne souhaitez pas penser. Rappelez-vous ce moment de votre vie qui vous a fait sentir coupable, ou honteux. Cela peut être quelque chose que vous avez fait à autrui, quelque chose qui vous est arrivé, récemment, pendant votre enfance, etc. Si cela devient trop douloureux, relaxez-vous et rappelez-vous l'alignement de vos trois âmes.

Imaginez que ces sentiments font partie d'un feu secret, toxique, qui brûle silencieusement en vous. Sentez comme ce feu est semblable à une petite sphère de flamme toxique qui brûle quelque part dans votre fetch, en-dessous de votre nombril. Ressentez comme il appelle à lui la moindre once de votre propre pouvoir afin de le retourner contre vous : éveillant un sentiment d'inutilité, de honte, de culpabilité... vous faisant vous sentir affaibli... Effrayé... Seul... Et particulièrement ces sentiments que vous gardez pour vous-mêmes... Peut-être ces peurs de blesser quelqu'un... De vous blesser... De vous imposer à quelqu'un, ou de détourner sa volonté. Peu importe ce que c'est... Même si vous ne comprenez pas de quoi il s'agit... Laissez-vous le ressentir... Laissez-vous y faire face... Et laissez son pouvoir brûler dans cette sphère de flamme toxique à l'intérieur de vous. Voici la présence de votre propre enfer personnel.
Retenez ces émotions en vous, et autorisez-les à briller. Les émotions ne sont rien d'autre que de l'énergie coulant à travers votre psyché, alors laissez cette énergie se construire et briller. Constatez qu'il s'agit en fait de pouvoir, et que, même s'il s'est opposé à vous jusqu'ici, vous pouvez le contrôler, le dompter, le transformer. Quand vous sentez cette énergie atteindre son apogée, inspirez trois fois dans votre sphère infernale, afin de sceller ce pouvoir en elle.

Ressentez comme Melek Ta'us sent votre douleur. Comme il sent la douleur de tous ceux qui souffrent. Imaginez-le, plus large que la vie elle-même, se tenir devant vous, sa lumière irradiant dans toute la pièce, le ciel, le monde. Imaginez (et sentez) qu'il commence à pleurer, ses larmes éthériques tombant sur vous. Récitez la Prière des Larmes :

Tu verses tes larmes pour mettre fin à notre souffrance,
Et dans sept jarres, les voici qui s'écoulent
Lavant notre souffrance et notre mélancolie
Nous aidant à éteindre les flammes qui règnent ici bas.

En vous focalisant sur cette pluie éthérique, versez doucement de l'eau dans chacun des sept récipients, en ressentant pleinement qu'elle ne fait pas que représenter les larmes de Melek Ta'us, mais qu'elle EST ces larmes. Percevez sa lumière arc-en-ciel descendre dans chacune de des jarres, et de ces jarres jusqu'à vos chakras.

Voyez le pouvoir de la couleur rouge couler de la première jarre jusqu'à votre chakra de base. Sentez comme il se remplit de vitalité, de potentiel, de force de vie. Sentez votre fetch. Chantez ou renforcez le pouvoir dans la jarre et dans le chakra, comme vous le ferez pour tous les autres.
Toujours dans le domaine du fetch, sentez la couleur orange s'écouler de la seconde jarre jusqu'à votre second chakra, qui s'illumine grâce à une créativité débridée et au plaisir.
A présent, sentez comme votre fetch se mêle à votre talker environ au niveau de votre plexus solaire, où vous voyez de la couleur jaune s'écouler depuis la troisième jarre, lui offrant confiance et pouvoir.
Dans votre talker, la couleur verte se manifeste depuis la quatrième jarre, jusqu'au centre de votre coeur, l'emplissant de connexion, de communion et d'amour.
La vibration du talker s'élève à mesure que vous rapprochez de votre cinquième chakra dans votre gorge. Le bleu brille à travers la cinquième jarre et emplit votre centre d'énergie avec les qualités de communication.
Le talker se mêle au saint daemon (l'Âme Divine) dans votre sixième chakra - votre "Troisième Oeil". Une lumière violette s'écoule depuis votre sixième jarre emplissant votre chakra avec intellect, vision et rêves.
Vous sentez la présence de votre daemon au niveau de votre couronne, lumière blanche et cristalline qui brille à travers la septième jarre jusqu'à vous et vous emplit de compréhension, de connaissance et d'inspiration divine.

C'est le moment d'oindre vos chakras avec l'eau contenue dans chacune des jarres correspondantes. Sentez comme les larmes de Melek Ta'us vous nettoie et vous réconforte, comme un baume guérisseur pour votre âme. Sentez comme vous êtes soigné.
Tous les centres d'énergie de votre corps sont vivants et actifs. Sentez et voyez la lumière de chacun d'eux briller jusqu'à votre calice, qui s'illumine à présent d'une lumière arc-en-ciel multicolore et cristalline. 

Chantez ce qui vous vient, soyez inspiré, et voyez votre calice exploser d'un torrent d'énergie liquide et luminescente, dans laquelle Melek Ta'us apparaît désormais comme un paon parfaitement blanc. Buvez l'eau de votre coupe et sentez comme cette eau chargée - ses larmes éthériques - vous emplissent, vous offrent pouvoir et guérison. En buvant, voyez-le voler au-dessus de vous, dans les cieux, pleurant ses larmes guérisseuses au-dessus de vous, coulant jusqu'à cet espace en vous qui brûle d'un feu toxique. Entendez le feu crépiter alors que les larmes commencent à étouffer le feu. Sentez le feu être dompté jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des cendres humides et de la suie.

Appelez Melek Ta'us jusqu'à vous. Sentez le descendre depuis les cieux, s'engouffrer dans votre couronne et rejoindre votre corps, se mouvant sensuellement à travers vous alors qu'il vous dépouille de toute impureté, pour finalement vous quitter à travers votre périnée avec un flot d'énergie érotique. Notez comme il emporte avec lui toutes les couleurs mornes de cette boue toxique. Il est couché à vos pieds, humide... Sale et noirci... Presque sans vie...

Sentez comme vous avez été purifié et renforcé. Sentez-vous briller d'une lumière arc-en-ciel, ouvrez-lui votre coeur, ainsi qu'aux sombres pouvoirs qu'il porte désormais en lui. Ouvrez-vous à la compassion... Ressentez cette compassion pas seulement pour le Dieu... Mais pour sa faiblesse ; votre faiblesse. Ressentez de la compassion pour le péché, pour le mal-agir, et même pour le mal - pas pour le justifier, mais pour dépasser le jugement et vous en libérer. Laissez cette compassion briller depuis votre cœur vers l'ange paon. 

Il reçoit toute cette compassion en lui, et se lève alors doucement, puis frappe trois fois le sol avec sa queue - emplissant les sept cieux de tonnerre ! - ; sonnez en même temps la cloche trois fois et il se transforme en un merveilleux paon multicolore, emplissant votre corps de sa luminescence arc-en-ciel une fois de plus. Savourez cette présence pendant un temps. 

Puis faites face au crâne, et ouvrez la Porte de l'Ouest comme vous avez coutume de le faire. En transe, pénétrez dans cet espace entre les vies... Et tenez vous au bord d'une rivière parmi les âmes qui ne sont pas encore passées dans la phase qui les attend au-delà de cette vie.

A présent, votre voyage débute vraiment. Laissez Melek vous guider jusqu'à un lieu où vous trouvez une ouverture dans la terre. 

Observez à quoi cette ouverture ressemble ; prenez une profonde respiration et descendez dans le Monde Souterrain. Dans une caverne... Plus bas... Toujours plus bas... D'abord froid, l'air devient de plus en plus chaud au fil de votre descente. Vous émergez finalement dans un lieu de flamme et de lumière... De tourment et de douleur. Voici la dimension transpersonnelle de l'Enfer, et vous êtes capable de percevoir les âmes qui sont enfermées ici, et qui pense qu'elles méritent d'être là.

Après avoir relevé autant de détails que vous pouvez le supporter, laissez la présence de Melek en vous se manifester et briller. Vous ferez peut-être l'expérience d'une grande tristesse face à la souffrance de tant de monde. Qu'il en soit ainsi. Laissez la compassion vous submerger. Si vous commencez à pleurer, ce sera pour le mieux... Laissez vos larmes devenir celles de Melek Ta'us, et voyez ses larmes éthériques tomber sur le sol brûlant, apaisant ces flammes comme elles auront apaiser le feu à l'intérieur de vous. Entendez le crépitement des flammes jusqu'à ce qu'elles s'éteignent. Peut-être souhaiterez-vous chanter la Prière des Larmes à nouveau.

Sentez la puissance des larmes de Melek, qui forment peu à peu un torrent d'eau éthérique qui nettoie cet espace, laissant à nouveau, à la place des flammes, des cendres humides et de la suie.Sentez comme ceux qui souffraient ici ont été apaisés et libérés ; sentez la lumière qui leur a été offerte afin qu'ils prennent conscience de leur état - et de leur pouvoir.

Une fois de plus, Melek brille d'une flamme luminescente ; il se déplace dans ce lieu, prenant sur lui toute la souffrance et la saleté, devenant à nouveau l'oiseau sale et chargé qu'il était avant. A nouveau, faites éclater votre compassion... Et par trois coups de sa queue sur le sol (et trois sons de cloche) il retrouve son apparence radiante à nouveau. En poussant un cri vif, il s'élève au-dessus de ce lieu.

Avec votre volonté, vous invitez les âmes à le suivre... Imaginez un escalier cristallin formant une spirale s'élever jusqu'à l'ouverture par laquelle vous avez accédé ici... En chantant, commencer à gravir les marches, et ayez conscience des âmes qui choisissent de vous suivre. Remontez et aidez-les à traverser la Rivière en projetant l'image mentale d'un pont qui la traverse (pensez à ne forcer personne à traverser le pont. Nous pouvons seulement leur montrer la voie, mais le chemin leur appartient).

Une fois prêt, retournez au monde des vivants et fermez la Porte de l'Ouest. Utilisez l'huile pour vous oindre et vous bénir. Remerciez Melek Ta'us... La Colombe... Le Serpent. Remerciez la Déesse Étoile et ouvrez le cercle.

Peut-être souhaiterez-vous manger quelque chose et réaliser un dernier rituel de purification. Faites comme bon vous semble.




La Magie des Rivières : un charme de libération et d'attraction

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Extrait de "the candle at the crossroads", de Orion Foxwood
Traduction et adaptation personnelles


On m'a appris que les rivières et les cours d'eau en général étaient de puissants lieux de passage vers le monde des esprits. Ils sont constitués de ce que nous nommons de "l'eau vivante", et utilisés pour les baptêmes (pas uniquement chrétiens), la conjuration de nouveaux chemins, et le chargement d'objets comme des spirit bags [ndlt : qu'on pourrait traduire par sacs-esprits ?]. [...]

Depuis mon enfance, on m'a raconté qu'il existe un puissant esprit de la rivière, que nous appelons simplement la Dame de la Rivière. Elle peut donner ou prendre la vie, selon si on fait face ou non à son courant, qui charrie de grandes forces avec lesquelles nous pouvons travailler.

Avant de commencer à travailler avec un cours d'eau en particulier, je recommande de faire la chose suivante : trouvez une petite crique ou un endroit où vous pourrez aisément et sans danger traverser la rivière ; présentez vous à la Dame, et offrez-lui du miel (en le versant dans l'eau) pour adoucir ses eaux. Puis, utilisez un outil [ndlt : pendule, tarot, ou votre intuition !] qui vous permettra de savoir si Elle désire travailler avec vous. Une fois que vous avez obtenu une réponse positive, ou que vous avez trouvé un autre cours d'eau avec lequel coopérer, vous pouvez faire le travail suivant :

* Décidez ce que vous désirez recevoir dans votre vie, ou ce que vous voulez travailler

* Identifiez les forces ou situations qui empêchent votre progression et qui doivent être débloquées. Ne vous focalisez pas sur des personnes, mais plutôt, s'il s'agit de relations à défaire, concentrez-vous sur la sensation d'enchevêtrement que vous souhaitez voir disparaître.

* Demandez à la Dame de la Rivière de défaire ce blocage dans votre vie

* Entrez dans l'eau, avec vos bras croisés sur votre poitrine, en tournant le dos au courant. Puis, lorsque vous parvenez au centre du courant, ouvrez vos bras et laisser l'eau emporter avec elle toute influence négative. Si cette influence vous a fait souffrir, ou si elle a eu une quelconque importance pour vous, il est probable que vous vous mettiez à pleurer. Si cela arrive, offrez vos larmes à la Dame, cela accroîtra le pouvoir de votre travail.

* Lorsque vous vous sentez libéré, traversez la rivière jusqu'à la rive opposée, les bras le long du corps, tout en remerciant la Dame.

* Une fois sur l'autre rive, méditez sur ce que vous souhaitez recevoir à la place de ce dont vous venez de vous libérer.

* Puis, retournez dans l'eau, cette fois-ci en faisant face au courant ; au centre, ouvrez grand vos bras afin d'accueillir du nouveau dans votre vie, et demandez-le à la Dame.

* Une fois que vous vous sentirez touché par sa bénédiction, refermez vos bras comme pour mieux l'accueillir.

* Retournez sur la rive où votre pratique a débuté. Ressentez de la gratitude envers la Dame, et recherchez une pierre que vous pourrez emporter avec vous et qui vous rappellera Son pouvoir.

* Versez un peu de lait dans le courant afin d'accroître le pouvoir fertile et nourricier de la Dame. Puis repartez, et laissez le pouvoir agir.


 *
Carry away my old leaves
Let me baptize my soul with the help of your waters
Sink my pains and complains
Let the river take them, river drown them
My ego and my blame
Let me baptize my soul with the help of your waters
Those all means so ashamed
Let the river take them, river drown them
*



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La Magie des Rivières : charger des objets

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Extrait de "the candle at the crossroads", de Orion Foxwood

Traduction et adaptation personnelles

Oshun, par Manuel Mendive

Une autre forme de travail en collaboration avec la rivière qu'on m'a appris est le baptême ou chargement [ndlt : l'auteur parle de "in-spirit", qui pourrait se traduire par "insuffler l'esprit"] de sacs, statues, médaillons, et autres objets magiques, à l'aide de l'eau vive du courant. Une fois de plus, on perçoit le lien entre rivières, cours d'eau, criques, courants, et magie ou mouvement du pouvoir de l'esprit. 

Si l'objet est béni dans l'intention d'éloigner quelque chose comme une malédiction, mettez-vous dos au courant, afin de voir l'eau s'éloigner de vous, et demandez à Dieu de remplir le courant avec Son pouvoir et de donner à la Dame le pouvoir de protéger et d'éloigner le mal. Demandez à la Dame de recevoir ce pouvoir et d'en charger l'objet. Une fois que vous sentez le pouvoir bien présent, trempez votre main dans l'eau qui s'éloigne de vous et aspergez l'objet par trois fois. On m'a appris à dire "au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit", mais vous pouvez sceller cette pratique comme bon vous semble. 

Si l'objet est béni dans l'intention d'apporter quelque chose à son détenteur, procédez de la même façon, mais en faisant simplement face au courant. 

Lorsque votre travail est  terminé, priez toujours afin que Dieu, le Créateur, ou l'Esprit bénisse ce cours d'eau et sa Dame.





Le séneçon : ancrage, protection et voyage

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Mais si, vous l’avez déjà vu. Sous ce nom se cache une des plantes les plus communes qui soient. « Mauvaise herbe » reine, on la croise en ville comme en campagne, de préférence sur des sols riches et souvent laissés en friche. Le séneçon commun est un envahisseur : avec ses akènes blancs portés par le vent (il peut produire plusieurs milliers de fruits par an !), il est capable de coloniser bien des terres, et on le retrouve un peu partout autour du monde. Une fois installé, il s’impose de manière pugnace face aux autres plantes. Il n’est pas rare de le voir fleurir pendant l’automne ou l’hiver, et sa floraison est particulièrement robuste.

Séneçon des oiseaux, image trouvée sur : http://www.after-plastie.com
  
Séneçon vient du latin « senex » qui signifie « vieillard », clin d’œil à sa touffe de « poils » blancs. On le trouve également sous le nom de séneçon vulgaire, commun, des oiseaux, herbe à la chardonnerette, aux coitrons ; j'évoquerai également son cousin le séneçon jacobée, fleur de Saint-Roch, de Saint-Jacques ou encore de Notre-Dame, qui, bien que botaniquement proche du séneçon des oiseaux, a des traits spécifiques, y compris en magie.

Je me souviens étant gamine d’avoir fait des bouquets de ces fleurs jaunes, sans bien savoir si je les trouvais belles ou pas. Leur allure était trop rustique pour que ça fasse l’effet « bouquet de mariée » recherché, mais il fallait bien faire avec ce qu’on trouvait, et au final, j’étais quand même toujours bien fière de mes créations florales. Dans la pelouse de l’école où je travaille, elles résistent bien mieux que les pâquerettes aux piétinements des petits monstres : au mois de septembre, certaines de mes élèves m’en ont cueillies suffisamment pour remplir ma tasse à café, et ce matin, les mêmes ont à nouveau réussi à mettre la main sur quelques fleurs. C’est ce qui m’a rappelé que j’avais un article en préparation à son sujet depuis l’été passé.

Venons en donc au fait. Séneçon et sorcellerie. Honnêtement, je ne me serais jamais penchée dessus si dans un de mes ouvrages sur le folklore alsacien je n’avais trouvé mention du séneçon des oiseaux comme plante utilisée traditionnellement pour la protection et les exorcismes. « Quoi ? ça ? » Bah oui, fallait bien que le paysan moyen trouve de quoi faire dans le pré d’à côté. Et moi, fallait que je revois mes préjugés. Et puis surtout que je m’attache, comme j’en avais émis le vœu, à mieux connaître les "ressources" locales et les esprits des simples. Alors allons-y pour le séneçon.

La plante apparaît dans la pharmacopée populaire comme remèdes aux hémorroïdes, aux troubles menstruels, aux furoncles, aux rhumatismes, aux contusions, aux problèmes intestinaux (vers notamment)… Vu la palette d’utilisations possibles en matière médicinale, il paraît évident que cette modeste fleur constituait un allié familier rassurant pour quelqu’un en quête de protection ou de guérison psychique, émotionnelle ou physique. Pline parle de certaines pratiques magiques de son époque : La plante était supposée "capable de se charger des maux qu'elle était censée guérir et de les déposer dans la terre si on l'y replantait" (Guy Ducourthial, Flore magique et astrologique de l'Antiquité). Si commune, si résistante, si envahissante, indomptable, elle m’apparaît comme une plante qui ne craint rien, mais avec beaucoup de tranquillité. Un bouclier qui passe inaperçu, mais reste bien campé sur ses racines lorsqu’il s’agit de lutter. Pas facile à aborder, honnêtement, la dame (jacobée ou des oiseaux) est restée muette un bon moment. Mais elle a fini par me révéler quelques petits secrets qui parlaient beaucoup d’ancrage, de confiance et de pugnacité sereine.

Le séneçon n’est pas qu’une plante de protection ou de guérison. Une de ses caractéristiques est de contenir des alcaloïdes (ce qui fait qu’elle n’est quasiment plus utilisée actuellement en herboristerie). C’est peut-être ce qui lui a donné la réputation de servir de moyen de transport pour les sorcières et les êtres féériques, au point d’être évoqué comme tel jusque dans un poème de Ted Hugues :

"Once was every woman the witch
To ride a weed the ragwort road:
Devil to so whatever she would:
Each rosebud, every old bitch.[…]"

Ted Hughes, "Witche"

On trouve mention de cet usage en Ecosse, en Irlande, mais aussi en Allemagne, et certainement en d’autres lieux. Il s’agit là toutefois seulement du séneçon jacobée, qui fut, d’après mes recherches, également utilisé dans des filtres d’amour au cours du Moyen-Âge.

 Séneçon jacobée, image trouvée sur www.randonature.ch

Les seules correspondances que j’ai pu trouvées présentent le séneçon comme associé à Vénus et à l’eau. Personnellement, je trouve ces associations relativement pertinentes pour le séneçon jacobée, auquel je trouve une identité féminine assez prononcée - et bien sûr pour son action sur les troubles menstruels. Mais le séneçon des oiseaux me semble  beaucoup plus saturnien, et franchement associé à la terre. En vérité, les deux dégagent des énergies complexes, d’abord imperceptibles (même fuyantes), puis qui se révèlent petit à petit. Ce sont clairement des plantes sorcières, avec le tempérament qui va avec ^^ mais le jacobée évoque davantage la jeunesse et la séduction, tandis que le séneçon des oiseaux m’inspire plus l’image de la vieille « hag » : il me rappelle le pissenlit, en moins souterrain.

Alors que faire avec lui, une fois qu’on a un peu « apprivoisé » le séneçon ? Quelques idées en vrac, qui pourront peut-être vous inspirer : 

* Un talisman pour la protection, pour la guérison, pour avancer dans une démarche ou un projet avec assurance, pour se libérer d'un sentiment d'entrave ou d'influences néfastes. A remettre à la terre une fois les épreuves traversées et la situation stabilisée.
* Un ingrédient d'oreiller magique pour favoriser les voyages, en toute protection.
* Un ingrédient d’encens : pour favoriser le voyage, mais aussi la communication avec les esprits (je ne pense pas tellement aux morts en écrivant ça, pour davantage aux esprits de la nature, animaux, plantes... Aux esprits de "la Haie" en somme). Pour purifier un espace, un objet, des personnes... Tout en favorisant l'ancrage.
* Une infusion qu'on pourra utiliser pour nettoyer un espace, un objet, avant ou après un travail ayant trait à la guérison, à la protection ou encore un voyage au tambour. 

Plus qu'avec d'autres plantes, je conseillerais un travail préalable pour faire connaissance avec le séneçon avant tout usage magique. J'ai eu plusieurs fois l'impression d'être testée, même tournée en bourrique, avant d'entamer une relation de confiance mutuelle qui puisse donner lieu à des travaux plus poussés - bien sûr, il s'agit d'une expérience personnelle, à vous de vous forger la vôtre. Le mieux comme toujours pour cela est d'aller passer du temps dans la verdure... Vivement le printemps :)


Sources : 






La Prière à la Bougie - Une invocation Feri de la Déesse Étoile

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Traduction et adaptation personnelles


 Nut, Reine d’Épées, Haindl Tarot

Le rite de la Bougie est un rite traditionnel d'ouverture issu de la tradition Feri, au cours duquel nous invoquons la présence de la Déesse Étoile - l'origine primale de toute création - en nous associant symboliquement à la création de l'univers. Il marque l'ouverture de tout rituel Feri, et est la première étape (voire parfois la seule) dans la création de l'espace sacré. Dans le courant Feri, chaque rituel commence avec l'allumage de la bougie de la Déesse Étoile, et termine avec son extinction. 

Prenez votre temps avec cet exercice. Il peut sembler excessivement simple à première vue, mais il est une étape importante vers le développement de votre pouvoir personnel. Quand vous vous sentirez à l'aise avec lui, vous pourrez l'étendre en ajoutant d'autres éléments rituels, mais au début, soyez sûr de bien prendre le temps de vous concentrer sur le changement d'énergie lorsque vous allumez, puis éteignez, la bougie.

La prière

Commencez par vous relaxer et vous ancrer.

En sentant la présence du pouvoir à l'intérieur de vous,  allumez votre bougie d'autel (traditionnellement noire) et imaginez qu'une partie de votre pouvoir est projeté dans la flamme, où il irradiera pour mieux vous revenir chargé du pouvoir de la Divinité. Regardez doucement la flamme, et imaginez que cette flamme est identique au feu de la présence Divine qui brûle en vous. Prenez votre temps. Lorsque vous sentez que vous êtes parvenu à cette sensation, croisez vos bras sur votre poitrine (le gauche sur le droit) et dites :

Sainte Mère
En toi nous vivons, nous nous mouvons, nous sommes.
De toi émergent toutes choses
Et vers toi retournent toutes choses

Penchez-vous vers la bougie en signe de révérence, en ayant conscience que cette flamme ne fait pas que représenter la première lumière ayant divisé l'obscurité ; elle est cette lumière.

Continuez à respirer doucement, en sentant cette présence pendant quelques instants. Vous pouvez ensuite réaliser tout autre rituel ou activité de méditation, ou vous pouvez passer à l'étape suivante.

Lorsque vous vous sentez prêt, remerciez silencieusement la Déesse Étoile pour Sa présence. Imaginez que vous rappelez à vous le pouvoir que vous avez donné à la bougie au moment de son allumage... Sentez-le entrer en vous lorsque vous inspirez, et sentez que vous l'absorbez complètement, vous rendant fort et entier. Soufflez la bougie et respirez en silence le temps d'au moins trois respirations.


Mère, pourquoi m'as-tu abandonnée ?

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Cet article a été rédigé les 10 et 11 juillet.                                                                           

J'ai bientôt 34 ans, l'âge du Christ il paraît.

"C'est plus grave que ce qu'on pensait."


La petite phrase qu'on craint tous d'entendre, après une intervention bénigne.
Cette petite phrase, on me l'a dite il y a quinze jours bientôt. 

"Il va falloir faire des examens et vous réopérer. Je suis désolée."

La biopsie est claire, il ne faut pas traîner. Ordonnance d'irm, de scanner, prises de sang, tout s'enchaîne, vite. Partout, il y a écrit URGENT, en grandes lettres qui hurlent sous mes yeux. Je sors du cabinet, complètement sonnée, hagarde. On hésite à me laisser repartir, "vous voulez que je vous mette en arrêt ?". Surtout pas. Rater les derniers jours de classe, alors que je ne ferai peut-être pas la rentrée ...

J'explose dans la voiture. Il n'y a pas de mots.


Et vite, très vite, la question : pourquoi ? pourquoi moi ? Je me sens trahie, affreusement trahie. Tout se mélange, il n'y a pas d'avant, plus d'après. Rentrée chez moi, devant mon autel, les mots et les images s'emmêlent. Je pleure aux pieds de la Mère, celle à qui je dis m'être consacrée, et je m'en sens loin, si loin. J'ai cherché tant de fois son Baiser, je l'ai invoquée et appelée à moi, je l'ai senti en moi et autour de moi. Est-ce ça le prix à payer ? J'ai tant donné, et on me prend tout ? Brisé par l'angoisse, mon corps m'échappe, je me sens dévorée, rongée par la putréfaction. L'haleine de la Mère est fétide, son Baiser ne peut-il être que celui de la Mort ? Est-Elle réellement la Maudite, la Mère de toutes les Abominations ? Me serais-je trompée de chemin ? Ma voix est devenue multiple, aux mantras à Kâli viennent se mêler les prières que je prononçais enfant et qui me rassurait dans le noir de ma chambre. Tout est devenu [Auc]Un.


1. Voici le secret du Saint Graal, à savoir le vase sacré de notre Dame la Prostituée, Babalon la Mère des Abominations, la fiancée de Chaos chevauchant notre Seigneur la Bête.
2. Tu transvaseras ton sang qui est ta vie dans la coupe en or de sa fornication.
3. Tu mêleras ta vie à la vie universelle. Tu n'en conserveras pas une seule goutte.

~ Liber Cheth, Aleister Crowley


Qu'est-ce qui me reste maintenant ? Tout, absolument tout est devenue Peur. Immense Peur. Je m'y accroche, je m'y replie. Et doucement je comprends que c'est cette Peur que je dois sacrifier, qu'alors j'aurai fait le plus grand don de moi-même, celui qu'Elle attend.

Je me relève et je marche, je pars marcher pendant des heures, seule, à réciter des mantras dans les champs de ma campagne alsacienne, je dois avoir l'air un peu folle pour les messieurs dames qui promènent leurs chiens. Je m'arrête à l’église et je prie devant la Vierge, devant Sainte-Odile. Je prie. Au pied de chaque arbre, je prie. Sur le petit pont au-dessus de ma rivière, je prie.

Devant mon autel, je prie. J'essuie mes larmes, je chasse ma Peur. Nous sommes tous en train de mourir, moi comme vous autres, que l'heure arrive demain ou dans trente ans n'a pas de sens, le Temps n'existe pas. J'ai toujours eu un doute concernant la Vie, est-ce vraiment un cadeau ? Je me rappelle les crises d'angoisses extrêmement violentes de mon adolescence ; les phases de dépression ; ces quelques moments où, sur l'autoroute, j'ai hésité à donner un coup de volant bien brusque pour finir dans la glissière de sécurité. Et maintenant ?

L'expérience de Vie n'est rien d'autre que ce qu'on en fait. Je choisis de la saisir et de l'embrasser de toutes mes forces, en parfait Amour et en parfaite Confiance.

Alors, devant l'autel, j'offre des danses à Notre Dame. Peut-être mon corps sera-t-il bientôt mutilé, peut-être ne sera-t-il plus ; en réalité, ça n'a pas d'importance, mon corps ne m'appartient pas. Il y a quelque chose d'infiniment douloureux dans ce constat ; mais aussi une Extase que je ne soupçonnais pas jusqu'alors. "Je" danse et "Je" se dissout dans le Corps et dans l'Amour de Celle qui Est. Je m'offre à Sa Coupe. Jusqu'à la dernière goutte.

Prises de sang, salles d'attente, machines assourdissantes. J'ai toujours eu peur de l'hôpital, la moindre seringue me fait tourner de l’œil. Et là en l'espace de dix jours, on me vide de mon sang, on m'injecte quantités de produits invasifs ; je passe entre les mains d'un nombre impressionnant de personnes. Je me sens morcelée, déchiquetée ; et pourtant chaque personne est d'une douceur, d'une présence réconfortante. Chacun est un visage de la Déesse. J'apprends beaucoup. Je me promets, si je ressors de tout ça, de m'en souvenir avec mes élèves, avec mes proches. Dieu Elle-Même est en chacun de nous, et nous avons la potentialité de l'incarner pour nous-même, comme pour autrui, en dirigeant notre Intention avec Conscience, notre Volonté avec Amour. Je pleure en entendant telle infirmière annoncer à cette femme venant de subir une mammectomie, en salle de réveil : "le ganglion est négatif, c'est une si belle nouvelle, non ?" Je pleure en voyant cette autre infirmière allumer la cigarette d'un patient visiblement en fin de vie, sur le parvis de l'hôpital, et lui tenir la main. Je pleure en croisant ces enfants portant un masque au pôle cancérologie infantile, ces parents aux yeux vides mais tellement emplis d'amour eux aussi.

Je pleure avec le sentiment que le Voile cachant toute la Beauté Terrible du monde se déchire.

Et que je me déchire avec lui.

                                                                             *

Alors que je suis sur le brancard devant le bloc opératoire, avant ma deuxième opération, la médecin qui me suit est venue me voir. "J'ai eu tous vos résultats, il n'y a rien de rien."

Rien au scanner.
Rien à l'irm.
Rien de détecté au niveau du sang.
Tout a été enlevé.

L'intervention ne se voudra donc qu'un contrôle. Il faudra que je sois surveillée ensuite, et la moindre alerte pourra donner lieu à une opération plus lourde. Mais pour le moment, il n'y a Rien. Je pleure encore une fois, de joie cette fois-ci. Dans quelques heures je serai rentrée.

                                                                               *


Alors, aujourd'hui, je danse pour Notre Dame. Mon corps est encore endolori, mais je danse. Le goût de la Peur est toujours sur ma langue, et je sais qu'il peut revenir vite.

Mais je danse.





Danse

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 Une image trouvée sur Pinterest, et dont le texte m'a bercé.
Traduction et adaptation personnelles.

Danse tes prières dans l'instant
Chaque pas comme un battement de coeur envoyé à la terre
Par l'âme guérisseuse de tes pieds

Découvre ta danse dans chaque souffle
Laisse-la t'ouvrir
Jusqu'à ce que tu sois empli de soupirs
Fruits d'une béatitude extraordinaire

Trouve où vit ta flamme
Et danse depuis ce lieu
Libère ta danse
Telle une fumée parfumée
En oubliant la forme

Danse chaque pas dans l'ici et maintenant
Spiralant entre terre et cieux
Danse ta prière dans le présent

Danse là où les racines des anciens arbres se rencontrent sous terre
Telles les mains des ancêtres parlant une langue des signes

Abandonne-toi...
Hanches et ventre, yeux, cuisses et doigts
Vacille et remue ton corps
Ondule et pavane-toi
Ne fais plus qu'un avec la danse !

Danse pour la Déesse
Chaque cellule : un sanctuaire pour le divin
Sois un calice débordant de l'essence de vie

Laisse chaque mouvement naître d'un espace de grâce
Que chaque geste soit empli de gratitude
Que chaque pas émerge de ce lieu
Où tu ne fais plus qu'un avec la danse
                                              Plutôt que de faire la danse, laisse la danse te faire.




Invocation de Babalon

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Invocation par Hapuseneb, sur le site du Temple Nuit-Isis
Traduction et adaptation personnelles

Suprême et terrible Déesse,
Mystère du Mystère,
Je T’invoque…
… Babalon.
Pour te servir dans la Justesse,
Je retourne aux sources
Et consolide mes forces intérieures.
Pour manifester ta Volonté,
Dans ce monde en perdition,
Dont le compte à rebours a commencé.
Tant de signes à voir,
Mais la plupart préfèrent garder l’œil aveugle,
Que d’accepter la Vérité Nue.
Se détachant toujours plus de Gaïa,
Notre Mère et Nourrice.
Violant la Terre et ses ressources,
Aller simple vers l’annihilation.
Mais il y a de la Vie dans la Mort…
… La tribu du Serpent conquiert.
Alors je te prie de me montrer la voie
A la lueur de ta torche.
Afin que mon esprit puisse s’élever davantage…
Uni au Feu et à l’Eau,
Pour accomplir ma Vraie Volonté.
Comme le parfait guerrier qui,
Bandant son arc pour atteindre un oiseau,
Ne voit que l’œil de cet oiseau.
Oh Grande Mère Libératrice,
Guide-moi toujours plus loin sur tes sentiers…
… Car la Réelle Connaissance n’est plus
À trouver dans les écrits,
Puisque la Connaissance n’est pas une chose figée.
Ton Temps est venu et …
Il n’y a pas d’autre loi que
Fais ce que tu Veux.
In Nomine Babalon.


Des pistes pour un mois d'écriture dévotionnelle

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Il m'est arrivé régulièrement de consacrer un temps de pratique et de réflexion prédéfini sur un sujet : divinité, plante, pratique précise comme un mantra ou un exercice énergétique ... J'approche généralement mon "sujet" de manière intuitive, ou à partir de quelques écrits puisés ici ou là, mais même si j'observe une empreinte indiquant des changements intérieurs ou extérieurs, j'arrive très (très) difficilement à produire une trace écrite personnelle de mon expérience. Les mots sont parfois restrictifs, certes ; c'est mon excuse habituelle. Mais je pense surtout que c'est une espèce d'autocensure, de manque de confiance, mais aussi un manque de discipline ou de la paresse qui m'empêche(nt) d'aller au bout de ma dévotion et de la structurer, me laissant une impression de brouillon et d'inachevé très désagréable.

Suis-je la seule ? J'en doute.

Je suis tombée il y a quelques jours sur un guide pour mener à bien un mois d'écriture dévotionnelle (en marge d'une dévotion bien sûr), qui m'a fortement interpellé. L'auteur l'a partagé dans la sphère païenne anglo-saxonne pour être utilisé au mois de juillet de cette année ; prenant le train en marche je vais faire mon extrawurscht [promis, un jour je sortirai mon dictionnaire français-alsacien à l'usage des mages et des sorcières] et m'y atteler au mois d'août, avec la pleine lune du 31 juillet en guise d'introduction.

Je ne sais pas encore si je partagerai (tout) ici, d'autant plus que je risque d'être pas mal sur la route dans les prochaines semaines ; quoiqu'il en soit, voici le guide qui pourra peut-être vous inspirer à votre tour :) Je l'ai trouvé ici et voici donc ma traduction :


[...] La chose la plus importante dont vous devez vous souvenir est d'écrire avec votre cœur, écrivez avec sincérité, et souvenez-vous, vous n'écrivez pas seulement pour ce à quoi vous vous dédiez, mais aussi pour vous.


1. Qui ? Déité, esprit, ou dévotion choisie pour le mois
2. Comment ? La manière dont vous êtes entré en relation avec votre sujet de dévotion
3. Ensemble - Votre relation avec votre sujet de dévotion
4. Commencement
5. Pardon
6. Lumière
7. Ombre
8. Espoir
9. Foi
10. Âme
11. Joie
12. Tristesse
13. Transformation
14. Compréhension
15. Accompagnement/Compagnie
16. Amitié
17. Amour
18. Colère
19. Souvenirs
20. Loyauté
21. Faiblesse
22. Force
23. Bénédiction
24. Réconfort
25. Connaissance
26. Croissance
27. Équilibre
28. Perte
29. Encouragement
30. Fin
31. Cher... - Une lettre personnelle pour conclure votre dévotion


Une leçon Feri : Du pouvoir et des pentagrammes

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Extrait de The heart of the initiate - Feri lessons, de Victor et Cora Anderson
Traduction et adaptation personnelles




A présent, avant que j'oublie, quelques mots sur le pouvoir. La plupart des gens pensent au pouvoir en terme de pouvoir sur autrui. Il y a des personnes - particulièrement des hommes - qui veulent avoir du pouvoir sur leurs épouses, du pouvoir dans un parti politique, du pouvoir sur un pays, sur une arme, sur un chien, ou sur quelque chose d'autre. Et je pense qu'ils sont davantage prompts à tuer qu'à faire l'amour. Je pense qu'ils ne savent pas faire l'amour, qu'ils font la haine. Ce qui nous conduit toujours à nous poser la question de l'âme brute retournée à l'état sauvage, vous voyez ?

Le pouvoir est comme le soleil. Le soleil a du pouvoir. Un corps sain a du pouvoir. Si vous avez bonne santé, vitalité, force dans tout votre être, ceci est le pouvoir. Le pouvoir de faire des choses - comme cuisiner votre repas, faire de la musique, marcher, faire un tour en vélo, conduire une voiture - ceci est le pouvoir. Quand les gens disent que le pouvoir corrompt, ils songent à la domination d'autrui. Quand quelqu'un utilise le pouvoir d'une mauvaise [ndlt : wrong et non bad, la nuance est importante je crois] manière, il ne détient pas réellement ce pouvoir. Si tout le monde se retourne contre cette personne, celle-ci se révèle comme n'étant rien, absolument rien, car elle "n'est" pas le pouvoir.

Vous devez devenir pouvoir vous-mêmes. Et dites alors, "je suis pouvoir. Je n'ai pas seulement du pouvoir, je suis pouvoir". Sexe, égo, passion, fierté, et pouvoir. Voici le Pentagramme de Fer. Et souvenez-vous que le Pentagramme de Perle n'en est pas une forme plus douce, mais une forme plus réfléchie, plus méditative. Nous avons parlé des deux grands pouvoirs : l'âme brute et l'âme qui raisonne. Elles doivent travailler ensemble - le côté sombre et le côté lumineux de la force. Elles ne sont pas des forces en opposition.

L'obscurité n'est pas mauvaise, ou la lumière bonne, tout comme l'inverse n'est pas plus vrai. C'est une idée patriarcale. Comme toute religion dominée par le masculin, elle s'enracine dans le mauvais [ndlt : ici encore, le mot wrong est utilisé] égotisme. Le mot "ego" vient du grec, et signifie simplement "je suis" ou "j'existe". Nous sommes une religion d'égo, de pouvoir, de désir sexuel, au sens où ce désir est empli de pouvoir. Rien à voir avec le souhait de blesser autrui, de sortir prendre de la cocaïne ou toute autre chose de ce goût-là. Je parle juste du riche pouvoir de la vie, comme le vent, la pluie, les éléments. Tout ce pouvoir, vous y avez droit en tant que femme, car vous êtes l'espoir de l'humanité. Vous êtes la porte de la vie. Vous êtes la joie et le mystère de la nature.

Quand vous réalisez cela, quand vous l'avez intégré, levez votre tête et dites "je suis femme, je suis moi. Je suis le début et la fin." Alors vous comprendrez comment utiliser le Pentagramme de Fer et le Pentagramme de Perle.

Nous utilisons d'autres étoiles. Il y a l'énnéagramme. Le décagramme aussi, qui est un développement de l'énnéagramme. 

Si les gens ne prennent pas soin les uns des autres, ils n'utiliseront pas le pouvoir sagement. Vous pouvez avoir moult capacités et pouvoirs, s'il vous manque l'harmonie, si votre mana [ndlt : on pourrait traduire le mot comme "force de vie"] n'est pas connecté à tout le reste, alors vous serez comme un cheval sauvage sautant par-dessus des clôtures.

Seulement, vous ne pouvez pas accuser le pouvoir. C'est votre travail intérieur, encore incomplet, qui est en faute. Le mal n'existe pas, à moins que quelque chose soit rejeté, détruit ou brisé. Alors voilà, nous avons l'énnéagramme, ses neuf pointes, qui sont sexe, égo, passion, fierté, amour, sagesse, connaissance, loi, et pouvoir. Pour faire dix pointes, nous ajoutons liberté ; car nous sommes libérés lorsque nous avons atteint non pas le contrôle de nous-mêmes, mais la discipline en nous-mêmes. Il y a une différence entre les deux.

[MED #1 ] Qui ?

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Un mois d'écriture dévotionnelle... Un premier pas.

Qui-est Elle ? Est-ce que je détiens réellement la réponse ? Je ne pense pas. La détiendrais-je jamais ? Peut-être... Si Elle est la Muse des poètes pour Robert Graves, c'est qu'on ne peut vraisemblablement l'approcher que par métaphores. On peut lui donner mille noms, mais un seul d'entre eux est-il le bon ? 

J'ai exploré pas mal de sentiers au cours des dernières années et force est de constater que mes pas me ramènent toujours vers Elle. Dans la Wicca, Elle est Celle qui est Chantée dans la Charge de la Déesse ; chez Robert Cochrane, elle est triple (oui, aussi) et maîtresse du Destin ; ailleurs, elle sera Shakti, Binah, Marie, Isis, Ishtar, Frigg, Ariane, Hékate, Reine d'Elphame ou Nuit-Babalon ... Dans la tradition Feri que j'explore un peu plus actuellement, Elle est Quakoralina, la Déesse Etoile. Je m'arrêterai sur ce nom, peut-être : Déesse Etoile. Il a ce quelque chose d'universel, de primitif et d'immense qui m'appelle et à quoi j'aspire.
 
Aucune, exhala la lumière, pâle & féerique, des étoiles, et deux.

Je ne prétendrai pas qu'Elles sont toutes les mêmes. Car Elles ne le sont pas. Mais, dans mon vécu personnel, chacune de ces figures m'a fait entrer en contact avec un corpus de visions, de sensations, d'expériences particulier, que je relaterai en partie, petit pas par petit pas, au cours de ce mois. Certains parleront d'archétype, je ne le vois pas comme ça, mais libre à vous de l'interpréter comme tel. Ce qui m'intéresse n'est pas de philosopher sur Sa nature, mais de pousser plus loin l'expérience que je fais de Sa présence, au-delà des limites que je connais à ce jour. Car Elle est Infinie. Elle est Une, et Multiple. Elle est Paradoxe. Et Tout ce qu'Elle est, je le suis.
Il m'importe assez peu qu'une société matriarcale ait existé ou non il y a des milliers d'années. Je laisse les considérations historiques et théologiques (ou théalogiques) de côté. Je m'appuie sur mon cœur et sur ce qui y chante. Je laisserai la Muse y diffuser son souffle et briser les carcans qui m'empêchent de l'embrasser pleinement ; et de m'embrasser pleinement.

Alors lui répondit-elle, se penchant, une chatoyante flamme de bleu, touchant tout, pénétrant tout, ses mains adorables sur la terre noire, & son corps souple arqué pour l'amour, et ses pieds délicats ne faisant aucun mal aux petites fleurs : Tu sais ! Et le signe sera mon extase, la conscience de la continuité de l'existence, l'omniprésence de mon corps.

[MED #2] Comment ?

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Ca fait deux jours que je me triture la tête sur cette question : comment ? Il y a plein de moments dans une vie qui à posteriori font sens, des petits instants tout simples qui après nous font "ah mais oui, c'est vrai, la Déesse m'appelait déjà ..." (han ça fait trop prêtresse de la lune dit comme ça, avouez  ^^ )

J'ai toujours été tournée vers le Divin. C'est un fait que je ne m'explique pas trop. Chez moi on n'est  pas religieux, au contraire. Je n'ai pas été baptisée enfant, il a fallu que je le demande pour que ce soit le cas à 14 ans (ce qui n'est pas rare chez les Protestants). Bien sûr il n'y avait pas qu'un appel de la religion ; il y avait aussi une forme de pression sociale. En Alsace, où nous avons une heure d'enseignement religieux ou de morale obligatoire chaque semaine à l'école élémentaire, j'étais alors la seule de ma classe de CP à aller dans la bibliothèque faire un coloriage laïc pendant que les autres étaient répartis en deux groupes, entre la femme du pasteur et le curé. Je ne sais pas trop par quelle magie, au bout de quelques semaines, j'ai finalement atterri dans le groupe de la femme du pasteur, parce que "ta mère étant Protestante, tu seras Protestante". Good.

Alors ça a commencé comme ça. La première personne qui m'a parlé de Dieu, c'est une femme. D'ailleurs, celle qui m'a baptisée fut aussi une femme. Et devinez quoi ? Celle qui m'a initiée sorcière est AUSSI une femme.

Je vois souvent des Paganeux râler contre le christianisme tout puissant. Je l'entends, nos parcours sont tous différents et nos expériences ne sont pas les mêmes. Pour ma part, j'ai adoré cet enseignement religieux, que j'ai suivi à l'école jusqu'à la préparation de mon baptême, qui s'est déroulé ensuite en dehors des heures de classe. Nous chantions, nous faisions des coloriages, la dame nous racontait des histoires extraordinaires de pains qui se multipliaient ou de mer qui s'ouvrait. J'ai appris des choses passionnantes sur les premières grandes civilisations, ce que sont une Ziggourat, le Tigre et l'Euphrate. C'était une parenthèse vraiment réjouissante entre la conjugaison et le calcul. On ne m'a pas trop emmerdé avec le bien et le mal dans mes souvenirs ; il était beaucoup question d'amour du prochain, toussa toussa. On dit que les Protestants sont chiants et austères,  oui. Moi je me souviens de beaucoup de joie et d'étoiles dans les yeux, quel superhéros ce Jésus. C'est ce qui me reste en tout cas.

Nous venons tout juste de fêter Lammas, ou Lugnasadh. Ma première fête des récoltes, en réalité, a eu lieu il y a bien longtemps, au temple. L'autel croulait sous les fruits, les céréales, les légumes rapportés par les personnes présentes, issues essentiellement du milieu agricole local. C'était beau, tout simplement, ces chants, ces prières, et cette abondance. C'est quelque chose qui m'a profondément marqué, cette gratitude sincère envers Dieu le Père et Ses bienfaits. En regardant ce reportage hier, en voyant cette petite grand-mère japonaise remercier l'Esprit de sa Montagne, j'ai repensé à tout ça. Et dans l'Intention et dans la sincérité de la prière, je ne ressens aucune différence.

Avec du recul cependant, je sais où elle réside, cette différence. Je pense aux méthodes de culture de la terre, aux méthodes d'élevage des animaux, pour parvenir à cette "abondance". Je songe à cette idée qui infuse nos mentalités, selon laquelle l'homme a été créé pour régner. Je me dis qu'alors, je n'avais pas songé à remercier la Terre, matrice de tout ce qui me nourrit. Pourtant, enfants, nous sommes spontanément plus proches de la nature, non ? Je voulais être herboriste, je passais ma vie à me rouler dans l'herbe ou dans la neige, à chaparder des noisettes ou des épis de maïs, à écouter chanter le vent ou les étoiles, à sentir la terre vivante sous mes pieds, mais c'était différent, ça n'avait rien à voir avec "Dieu" alors. 

Bien plus tard, ce sont la lecture des livres de Starhawk et d'écrits sur l'écoféminisme qui m'ont permis de briser cette séparation entre "Dieu Elle-Même" et le monde immanent. Ce fut une révolution intérieure, un changement de paradigme radical. Et salvateur. Mais il y a encore une étape avant cela.

Toute jeune adulte, j'ai été confrontée directement à une forme toute particulière de violence, pendant plusieurs mois. La violence faite aux femmes. J'en fus d'abord victime moi-même, et puis ce sont trois amies que j'ai ensuite dû soutenir et accompagner dans des vécus extrêmement difficiles. Je me souviens d'une nuit où une de ces amies était venue se réfugier chez moi. Elle dormait en tremblant à côté de moi, et moi, à peine je fermais les yeux, j'entendais tambouriner son compagnon d'alors contre la porte de mon studio, je le voyais défoncer l'entrée et mettre mon amie en pièces sans que je puisse faire quoique ce soit. Visions d'horreur qui me reviennent encore parfois.

Je me suis levée au milieu de la nuit, ivre de rage, et je me suis adressée à Dieu. Je lui ai demandé pourquoi tout ceci nous était infligé, alors que nous ne faisions rien de mal, à part aimer librement, sincèrement. Pourquoi nous n'avions pas la force de lutter. Pourquoi ces hommes se présentaient comme des espèces de Pères La Morale, des redresseurs de tort, alors qu'ils étaient des violeurs, des alcooliques, des manipulateurs. Pourquoi la société nous renvoyait une image honteuse de nous-mêmes, alors que nous étions les victimes. Pourquoi tout me forçait à baisser la tête et à me répéter "baisse les yeux, tu n'es qu'une putain, toi et les tiennes méritez tout ce qui vous arrive". J'ai eu ma réponse. J'ai alors levé le poing, et me suis détournée de  Dieu. Et j'ai repris ma route, en me jurant de ne plus baisser les yeux.


Got enough guilt to start
My own religion.

A partir de là, il n'y pas grand chose à raconter. J'ai un parcours néo-païen/sorcier/wiccan plutôt classique. Il y a eu l'appel de la Terre, que j'ai déjà évoqué plus haut. Les recherches sur Internet. Les rencontres avec certaines personnes. Les lectures. Les explorations diverses, sans trop oser se lancer. Et enfin, un premier rituel sous les étoiles. C'est la première fois que je L'ai senti aussi fort. En moi et autour de moi. Le reste ... est dans le souffle entre les mots.


[...] Écoutez les paroles de la Déesse Étoile ; celle dont le corps encercle l’univers et dont la poussière des pieds abrite les hôtes célestes.


Je suis la beauté de la verte terre, et la blanche Lune parmi les étoiles, et le mystère des eaux, et le désir du cœur de l’homme, je t’appelle en ton âme. Lève-toi et viens à moi. Car je suis l’âme de la nature, qui donne la vie à l’univers. De moi, toutes choses proviennent, et à moi toutes choses doivent retourner ; et devant mon visage, bien aimé des Dieux et des hommes, que ton moi divin le plus profond soit enveloppé par l’extase de l’infini. Que mon culte soit dans le cœur qui se réjouit ; car sache que tous les actes d’amour et de plaisir sont mes rituels. Et pour cette raison, qu’il y ait en toi de la beauté et de la force, du pouvoir et de la compassion, de l’honneur et de l’humilité, de la gaieté et du respect. Et toi qui penses me chercher, sache que ta quête et ton ardent désir ne te serviront pas à moins que tu connaisses le mystère, car si ce que tu cherches, tu ne le trouves pas en toi, tu ne le trouveras jamais à l’extérieur de toi. Car sache que j’ai été avec toi depuis le commencement ; et je suis ce qui est atteint lorsque le désir prend fin.

~ Extrait de la Charge de la Déesse par Janet et Stewart Farrar, traduction et adaptation par Lune du Sidh

Il y a peut-être une toute dernière chose à dire, si. 
En trouvant la Déesse, j'ai fait la paix avec Dieu.
Et même avec le Diable, tant qu'à faire ;)

Chaque nombre est infini ; il n'y a pas de différence.


Écoutez les paroles de la Déesse Étoile ; celle dont le corps encercle l’univers et dont la poussière des pieds abrite les hôtes célestes. - See more at: http://www.le-sidh.org/wicca/rituels/la-charge-de-la-deesse/#sthash.w7Bjbvum.dpuf

[MED#3] Ensemble

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Ensemble ? Nous sommes Un[e].

Ca pourra sonner prétentieux à certains. Et pourtant, j'ai envie de l'affirmer. Je suis Déesse.

Pour moi, le Divin est partout, autour de moi. Dans chaque chose, pierre, plante, animal, prière, chant, vent ou eau. Et en chacun de nous, bien sûr. Je suis Déesse. Tu es Déesse.

Faire ce coming-out n'est pas me placer au-dessus d'autrui, au-dessus de quoique ce soit. C'est reconnaître l'immanence du Divin, et faire de moi un de ces maillons du Divin, relié à tous les autres, de manière égale, emplie d'amour, responsable. Je suis co-créatrice du Monde dans lequel je vis. Je tisse la Réalité au même titre que la Tisseuse, au même titre que tout autre participant à cette vaste aventure qu'est la Vie. As above, so below. Je suis Déesse. Nous sommes Déesse.
Je suis au-dessus de vous et en vous. Mon extase est dans la vôtre. Ma joie est de voir votre joie.

Il y a quelques années, j'avais traduit la Prière à la Fleur, issue de la tradition Feri. Je l'avais pratiquée quelques temps à l'époque, et l'ai reprise depuis quelques mois, spontanément, pour en faire une de mes pratiques quotidiennes. Force est de constater que c'est un exercice particulièrement puissant. Oui, c'est une prière toute simple, toute courte, pas besoin d'un kilo d'outils ou de calculer telle heure planétaire, j'en entends déjà ricaner ;) Mais pratiquée avec conscience, elle connecte à sa part divine. Et nous pousse à agir en harmonie avec notre nature stellaire. Ensemble.

                                                                                                               Par Caroline Jamhour

[MED #5] Pardon

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[...] Porte ta rancune comme une couronne. Prêt à tout pour contrôler. 
Incapable de pardonner. Et nous coulons plus profondément.

Définissant, confinant, contrôlant, et nous coulons plus profondément.

Saturne revient pour tout te montrer
Te laisse décider ce que tu ne verras pas et alors
Te tirera au fond comme une pierre ou t'élèvera à nouveau
Te recrachera comme un enfant, léger et innocent.

Lâche la pierre. Laisse les océans prendre et
Transmuter cette ancre froide du destin.

Lâche la pierre. Laisse les eaux embrasser et
Transmuter ces rancunes de plomb en or.

Lâche prise.

Binah, par Tony Grist


Les plantes de Saturne

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Au cours de la période sombre passée, j'ai commencé un travail de longue haleine sur les correspondances planétaires des plantes. Au début de mon parcours magique/sorcier, j'avais tendance à voir les correspondances proposées dans les livres comme de formidables boîtes à outils, sans vraiment les remettre en question - même s'il m'arrivait de lever un sourcil l'une ou l'autre fois. Puis au fil du temps, mes ressentis se sont affinés, mes lectures se sont multipliées, j'ai commencé à tisser des liens instinctifs entre diverses choses, pour forger mes propres correspondances, inspirées bien sûr de tout ce qui a été fait par d'autres que moi ... J'ai mis beaucoup de temps à m'intéresser à l'influence planétaire car elle me semblait trop teintée de haute magie ; à présent que j'ai pigé quelques trucs en théorie des signatures, et qu'ils commencent à faire sens dans mes expériences, j'ai eu envie de m'y plonger davantage et surtout de structurer tout ça.

Plus que simples outils pour bidouiller des sorts ou des potions, les correspondances m'apparaissent désormais comme de véritables métaphores, des artifices poétiques qui m'ouvrent davantage les yeux sur le monde, me rendent consciente de ses subtilités et m'initient à ses mystères.  C'est assez difficile à décrire, mais je vous encourage vivement à lire la trilogie "Pharmako" de Dale Pendell, qui tient autant de l’œuvre poétique que d'un travail ethnobotanique et magique de grande qualité, pour mieux comprendre où je veux en venir :)

Ce premier article est donc le fruit de mes recherches et de mes réflexions sur Saturne, et les plantes qui lui sont associées. Il s'agit plutôt de prise de notes, qui seront certainement amenées à évoluer encore dans le temps.

Daniel Schulke

Saturne est le « grand enseignant » des astrologues. Ses leçons sont relatives à la responsabilité, à la maturité, aux schémas qui se répètent et aux moyens d’arrêter leur répétition. Il est le Père Temps, mais aussi le faucheur, celui qui permet la génération et la persistance, mais aussi le renouvellement par la mort. Il est également le dieu de la préservation de soi, de la sécurité.

Pour les Grecs anciens, Kronos apportait paix intérieur et introspection. Mais pour Eliphas Levi, les travaux en lien avec Saturne sont ceux de la mort et de la malédiction. Pour d’autres auteurs encore, Saturne est aussi une planète d’intellect et de contemplation, la planète de la « compréhension », associée à la sephirah de Binah dans l’arbre kabbalistique. Pour les contemplatifs, ceux qui se tournent vers leur vie intérieure, spirituelle, une vie de réclusion, Saturne est un allié. 

Des mots-clés : associé à la notion de propriété, de lois, de bases, aux os (particulièrement aux genoux), aux dents, à l’agriculture et aux cycles. Stabilité, transactions, vies antérieures, esprits, mort, morale, recommencement. Ethique personnelle, auto-discipline, karma, responsabilités, guérison. Energies chthoniennes. Travail avec la mort, la rancœur, la vengeance. Malédiction et protection. Remise à zéro. Cycle fructification-récolte-repos de la terre.

Son action : agissant lentement et en profondeur, Saturne a la capacité de structurer, de soutenir, mais aussi de lier, d'assécher, de ralentir jusqu'à stopper un processus.

Traits caractéristiques des plantes : poussent lentement, grasses, aux tiges et bois durs, persistantes, invasives, qui prennent vie dans des endroits secs et froids, plutôt hostiles aux autres plantes, aimant l’ombre ; pétales de couleur pâle ou particulièrement sombre ; racines épaisses, nombreuses graines, souvent psychoactives, narcotiques, sédatives, toxiques. Voire mortelles, même à petite dose. Odeurs âcres, boisées, terreuses, entêtantes. 

Plantes associées : pavot, cyprès, if, fumeterre, racine de valériane, hellébore, bryone, solanacées (belladone, tabac, datura, mandragore, jusquiame, morelle noire, mais aussi tomate, pomme de terre, aubergine, piments), chanvre, lierre, prunellier, sureau, molène, arbres à feuillages persistants comme le pin, le sapin, le houx, ou encore le gui. Ipomée, violette.

Cette liste est non exhaustive – j’ai choisi d’y répertorier des plantes que j’ai déjà côtoyées, qui me semble pertinentes dans le cadre d’un travail avec Saturne, et qui sont simples à trouver sous nos latitudes (que ce soit dans son jardin, dans la nature, ou via boutique en ligne). Par ailleurs, l’identité d’une plante ne se résume pas à une association planétaire ; cette association met en éclairage certains aspects de la plante – et certains aspects de la planète ! – de manière plus efficace que de longs discours, c’est du moins ce que je crois. Les correspondances sont là pour élargir le champ des pratiques, pas pour le restreindre !

Résines : asafoetida, opoponax, myrrhe
Jour de la semaine : samedi
Métal : plomb
Partie des plantes : racine
Eléments : terre et air
Couleur : noir, bleu nuit, violet, brun, gris
Minéraux associés : obsidienne, tourmaline noire, quartz fumé
Animaux associés : bouc, animaux à cornes en général, cheval, corbeau, reptiles, charognards
Arcanes du tarot : l’Hermite, la Mort, le Monde, le Diable, la suite de pentacles, 3 d’épées, 8 de coupes, 10 de bâtons. 

Expérience personnelle : pour le bannissement, pour mettre fin aux schémas répétitifs, pour un travail d’introspection, pour explorer l’inconscient, aller à la racine des choses, à la compréhension au-delà des images et des mots. Faire table rase, puis établir des bases solides pour un projet.

En lien avec la Mère sombre et dévoreuse, ultime pourvoyeuse de sagesse, mais aussi avec le grand Initiateur. J’y ai relié des aspects de Dionysos ou d’Odin que j’ai pu rencontrer, mais surtout de Hekate, de Holda, de Cerridwen ou encore de Perséphone. Homme noir du Sabbat et Reine des Sorcières. Caïn et Awân.

Au cours de mes travaux, j’ai pu observer que les plantes de Saturne, notamment les toxiques, peuvent parfois agir comme des sirènes ; elles ont un aspect vénéneux et narcotique très séducteur, très envahissant, rampant, qui nous aide à aller plus loin dans nos mondes intérieurs, à explorer les folklores humains comme nos propres rêves, à nous connecter à certains esprits, notamment chthoniens… mais à travers  ces explorations on peut aisément toucher le fond ou dévier de sa route avant même de s’en rendre compte. Avec elles, on plonge au cœur de nos angoisses, de nos phobies, on se détache de toute notion d’espace-temps conventionnel, de toute appréhension de la réalité ; on saute à pieds joints dans l’Abysse… et on court le risque d’y rester coincé au lieu de le traverser. Est-ce vraiment ce qu’on désire ? 

Je crois qu’il s’agit des étapes indispensables dans tout travail initiatique, mis sur notre route pour forger notre expérience, notre regard, et notre capacité à rester silencieux, solitaire, humble et observateur attentif et minutieux, apte à déjouer les illusions. Pour passer au travers de ces étapes, il est important d’être au clair ou tout au moins de s’interroger sur ses intentions, sur ses limites,  avant même de travailler avec ces plantes. Taire son ego et savoir écouter le Murmure derrière les murmures, qui guide à travers l'obscurité. Rester ancré, patient, organisé, travailler dans l’autodiscipline et la rigueur, d’autres apprentissages de Saturne sous ses aspects les plus "terre-à-terre" qu’il convient de ne pas négliger pour tirer le maximum de l’exploration des énergies de cette planète. Humilité (oui, encore !), silence et lenteur ne seront pas de trop pour aborder cette exploration. 

Je n’encourage en aucun cas l’absorption de psychotropes ; la recherche de sensations fortes n’est, je crois, pas une vertu saturnienne ! Observer la plante dans son milieu naturel, passer du temps auprès d’elle, même en portant simplement sur soi une amulette ou en en conservant une sur son autel (amulette de préférence réalisée par soi-même), avec conscience et respect, est amplement suffisant pour apprendre d’elle.

Ressources :
             Formulaire de Haute Magie, P.V. Piobb
       Herbal Magick, Judith Hawkins-Tillirson
       Encyclopedia of Magical Herbs, Scott Cunningham
       The Master Book of Herbalism, Paul Beyerl
       Travaux personnels

L'omiero

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Ça fait quelques mois que les cultes afro-caribéens s'invitent dans ma spiritualité. Par la rivière est arrivée Oshun, par les eaux profondes et les étoiles, Yemanja, et puis petit à petit, d'autres esprits et des pratiques s'installent. J'avance à tout petits pas, de manière assez intuitive et très personnelle, et je découvre plein de choses que j'ai envie de partager ici. La première sera l'omiero, qui parle particulièrement à l'amoureuse des plantes et des potions que je suis.

L'omiero est une infusion utilisée dans de nombreux rituels de la Santería (ou Lucumí), et notamment dans toutes les cérémonies d'initiation. On l'utilise également pour se purifier (bains, onction, eau de lavage du sol...), laver les représentations physiques (pierres, statues, attributs...) des Orishas, les cauris utilisés en divination, ou encore les bijoux à valeur spirituelle comme les colliers de perles consacrés aux Orishas, appelés Elekes.

La préparation se fera en fonction de l'intention du rituel, mais surtout de l'Orisha auquel on compte faire appel au cours de celui-ci, puisque, par le jeu des correspondances, il ou elle déterminera les plantes à utiliser. Comme l'infusion contient de nombreuses herbes, on dit souvent que lorsqu'on prépare de l'omiero, on "fait Osain", d'après le nom de l'Orisha des plantes.


D'après ce que j'ai pu lire, la préparation est longue est complexe, particulièrement ritualisée - elle s'accompagne notamment de nombreux chants et prières, de préférence en langue yoruba -, et doit en principe être réalisée par un religieux. Les recettes sont bien entendu jalousement gardées. Je n'aurais donc pas la prétention de partager ici LA recette de l'omiero ;)

Cependant, d'après Maria-Alba Valdés, dans "Magie des Caraïbes et Santería", on fabrique généralement l'omiero de la façon suivante :

Dans un grand récipient, verser :
* de l'eau bénite (certainement par un prêtre Lucumí, pour ma part je fais la mienne *sifflote* )
* des eaux de différentes provenances (eau de mer, eau de pluie, eau de rivière...)
* du vin, de l'eau-de-vie

Ajouter : 
* un charbon ardent
* du miel
* du beurre de cacahuètes
* des pétales de pivoine
* du piment
* les herbes choisies en fonction de l'Orisha (ou des Orishas) auquel on fait appel

Sur internet, j'ai également trouvé mention d'huile de palme, de beurre de cacao, ou encore de cascarilla (poudre de coquille d’œuf). Les plantes, de préférence fraîches, doivent être réduites en morceaux, déchirées à la main, dans l'eau, ou pendant que l'eau est versée ; la préparation peut ensuite bouillir pendant plusieurs minutes, et toute l'opération s'accompagnera comme mentionné plus haut de chants et prières sacrés.


Image trouvée sur Tumblr

On pourra bien sûr choisir le jour, l'heure, le nombre de plantes en fonction de l'Orisha (par exemple, cinq plantes pour Oshun, le lundi pour Elegua ...) et de l'intention rituelle.

Ce qui m'a particulièrement interpellé - et m'a donné envie de partager tout ça - est l'usage d'eaux de différentes provenances. Que ce soit dans le rituel des eaux du monde de Starhawk ou dans certaines expériences rituelles vécues en groupe ou de manière plus solitaire, c'est une pratique que je trouve particulièrement puissante, qui nourrit autant le rituel que les esprits appelés ou les participants.Autant dire que j'ai été agréablement surprise de découvrir cet usage plus traditionnel d'un mélange d'eaux, qui inspirera sans doute mes tambouilles à venir - et peut-être les vôtres ;)

Prières pour Oshun

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O ma mère Oshun, reine des rivières et des cours d'eau.
O ma mère Oshun, entends nos prières.
Près de la chute d'eau se trouve une petite grotte, 
Près de la chute d'eau se trouve un petit banc doré.
Près de la chute d'eau, ma mère Oshun vient souvent se reposer.

Source, traduction personnelle 

Oshun est essentiellement connue comme l'Orisha de l'amour, de la sensualité et de la fertilité, associé aux rivières et aux cours d'eau. C'est d'ailleurs ce dernier trait qui m'a d'abord conduit vers elle il y a quelques mois, avec l'idée d'explorer de nouvelles pratiques en lien avec l'eau. Au fil du temps, je l'ai découverte bien plus complexe que ce que j'imaginais de prime abord. Pourvoyeuse d'espoir, de joie, d'abondance, mais aussi féroce guerrière, magicienne, consolatrice et conseillère. Sous sa légèreté faite de danses et de chants, de sourires enjôleurs et de caresses, d'eau limpide et chantante, je sens une incroyable profondeur, dans laquelle l'eau nettoie et fertilise autant qu'elle peut noyer. Ses "chemins" (concept assez proche de celui d'avatar) témoignent de sa complexité, puisqu'elle est tour à tour Moro la sensuelle, Aña la magicienne détentrice du tambour, ou encore Awé, celle qui veille sur les défunts aux côtés d'Oya.

Même si je lui ai consacré un autel depuis quelques temps, je ne la sens jamais aussi proche de moi que lorsque je passe quelques instants au bord de l'eau. Ce que j'aime, c'est que tout en étant une "divinité" venue "de loin", je la sens palpable, complètement dans "l'ici et maintenant", dans un contact vraiment similaire à celui que j'ai avec les esprits des lieux ou des plantes ; c'est une relation ancrée dans la chair et qui se vit complètement dans le corps - ou pour être plus précise, dans le"fetch", pour reprendre une terminologie Feri.

A place in the sun, par Sarah Golish

Et donc, nous disions... ? Ah oui, des prières. Maria-Alba Valdès, dans "Magie des Caraïbes et Santeria", en partage une : 

Mère, Maîtresse du Fleuve, du monde où tout fils de saint va se baigner pour recevoir la bénédiction de l'eau douce, pour obtenir bonheur et réussite, femme qui danse avec sa jupe et ses cinq étoles, jolie reine pleine de rires et de joie, mais dont les hommes doivent se méfier, car elle est bien mystérieuse quand elle est en colère, femme dangereuse, messagère d'Olofi. Merci.

Et puis une autre, trouvée sur internet et adaptée depuis l'anglais par mes soins :

Louange à l'Orisha du mystère
Esprit qui me purifie de l'intérieur
Louange à l'Orisha des rivières
Esprit qui me purifie de l'intérieur
Louange à l'Orisha de la séduction
Esprit qui me purifie de l'intérieur

Mère du miroir,
Mère de la danse,
Mère de l'abondance,
Nous chantons ta louange.
Ashé-O.

On peut également appeler Oshun avec la salutation qui lui est consacrée : Ore yeye o ! (qu'on peut traduire approximativement par : salutations, Mère d'abondance !). Oshun aime les danses et les chants, aussi j'aime beaucoup fredonner cette petite formule sur un air improvisé pendant que je procède à mes offrandes.

Un rite pour adresser une demande à l'Esprit des Carrefours

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Rituel proposé par Orion Foxwood dans "The Candle and the Crossroads"
Traduction et adaptation personnelles

Trouvez un carrefour à quatre voies. Idéalement, vous vous rendrez à ce carrefour un mercredi à 3 heures du matin.

Apportez avec vous trois pièces, du rhum ou du whisky [ndlt : ou tout autre alcool fort apprécié par l’Esprit auquel vous souhaitez vous adresser], ainsi que deux clés. Avant de réaliser le rite, respectez quelques étapes : ces clés auront été lavées dans de l’eau pure, puis ointe d’eau de Floride [ndlt : ou de tout autre liquide que vous aimez employer dans votre pratique pour purifier ou consacrer vos outils] ; vous aurez également prononcé une prière, adressé à la Divinité ou à l’Esprit de votre choix, les mains au-dessus de ces clés ; ceci afin qu’elles apportent du positif dans votre vie. Durant quelques semaines, vous les porterez sur vous dans un petit sachet, où elles se frotteront l’une à l’autre ; de cette manière, elles communiqueront entre elles, et communiqueront avec votre esprit.

Arrivé au carrefour, oignez-vous la tête avec un peu d’huile consacrée afin de vous préparer au rite. [ndlt : Orion Foxwood propose d’utiliser de l’huile d’hysope pour effectuer ce qu’il nomme un « crowning », j’en proposerai une traduction prochainement].

Au centre du carrefour, frappez trois fois le sol, et appelez l’esprit du carrefour. [ndlt : Orion Foxwood propose l’appel suivant, qui ne conviendra certainement pas à tout le monde...]

Cavalier Sombre, je t’appelle.
Puisses-tu m’ouvrir les voies de la bonne fortune,
au nom du Créateur (ou du Père, du Fils et du Saint-Esprit).

Attendez jusqu’à obtenir une réponse dans le vent. Vous pouvez également utiliser un outil de divination. Si vous sentez la présence de l'Esprit, demandez-lui de vous ouvrir les voies dont vous avez besoin (vie, mort, chance, amour...). Puis creusez un trou dans le sol, et déposez-y une des clés, la remettant ainsi dans sa main.

Une fois le trou rebouché, déposez vos trois pièces sur le sol en formant un triangle. Versez de l'alcool au centre de ce triangle en guise d'offrande.

Remerciez l'Esprit et, à nouveau, frappez le sol trois fois en disant [ndlt : pensez à adapter !] :

Puisses-tu refermer cette porte, Cavalier Sombre 
Jusqu'à ce que je t'appelle à nouveau.

Puis quittez le carrefour, en emportant avec vous l'autre clé ; souvenez-vous que ce charme vous relie désormais à l'Esprit du Carrefour que vous avez appelé.

Lorsque vous aurez besoin de quelque chose en lien avec la demande énoncée lors de ce rite, portez votre clé dans un sac en tissu rouge, sur la partie droite de votre corps, afin qu'elle vous conduise vers la bonne voie.


Faire descendre le Soi Divin

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Extrait de "Kissing the limitless", de T. Thorn Coyle
Traduction et adaptation personnelles

Pan-curious Manifesto

Nous naissons avec un sens du divin. Nous naissons avec une connexion au macrocosme, au flux divin, à la force créatrice. Pour certains d'entre nous, cette connexion entre dans le champ de conscience à travers une perception de la "destinée" qui nous connecte à un but plus vaste que notre simple existence. Pour d'autres, ce sont la musique, l'art, la danse qui permettront de ressentir ce qui est plus grand qu'eux ; pour d'autres encore, ce vécu se voudra plus explicitement religieux ou spirituel. Il y a quelque chose de plus grand que nos émotions, que nos préférences et nos rejets. Quiconque est engagé dans une pratique religieuse ou un travail spirituel le sait. [...] Nous sommes nécessaires au Tout, et l'Illimité nous est nécessaire.

Notre connexion à l'Illimité nous vient de notre nature divine, notre Âme Dieu, notre Colombe Sacrée, notre Neshamah. A la fois, elle fait partie de nous, et elle est ce à quoi nous aspirons. Elle est à la fois le siège du "je suis" et la graine du macrocosme. Énergétiquement, le globe de notre Âme Dieu flotte juste au-dessus de notre tête, embrassant nos autres corps énergétiques. C'est là où se trouve le chakra sahasrara, et kether dans l'arbre de vie kabbalistique. C'est également là où siège le Chaudron de Sagesse de certaines écoles celtiques.

Certaines traditions sorcières parlent de "faire descendre" la divinité dans le prêtre ou la prêtresse, afin de manifester les forces sur terre pour le bien de tous ceux présents dans le rite. Le Christianisme évoque la même chose dans les récits de la Pentecôte. Dans les Actes des Apôtres, le peuple croit que les disciples de Jésus sont des Dieux marchant sur la terre. Je suppose pour ma part que c'est parce que leur nature divine s'est complètement incarnée. Ces histoires me sont familières depuis mon enfance, mais c'est uniquement à travers mes expériences vécues en magie, dans le paganisme et dans l'Art que j'ai acquis une compréhension plus grande de ce que cela impliquait. Nous pouvons nous réveiller. Nous pouvons intégrer. Nous pouvons devenir pleinement divins, en notre humanité. Les affirmations "tu es Déesse, tu es Dieu" ne sont pas que des façons de dire que nous sommes sacrés ; elle signifient que le Divin est à notre portée. La métaphore peut devenir réalité. Nous pouvons aller au-delà de nos personnalités et incarner la Divinité. 

Ceci arrive constamment, à travers tous nos travaux visant à l'intégration. Toute notre pratique assise, de purification, nos travaux énergétiques, tous nos efforts approfondissent et renforcent notre cheminement vers la nature divine qui nous relie tous au-delà de nos particularités. Nous devenons à la fois centre et circonférence, Nuit et Hadit, yesh et ayin, le point et l'illimité. Une fois que le chemin est dégagé, une descente et une possession permanente se dessinent.[...]

 Desiree Dolron, Gnawa Lila

L'exercice

Asseyez-vous dans une position confortable, en veillant à ce que vos genoux soient plus bas que vos hanches [ndlt : pensez à vous surélever si besoin, soit sur une chaise, soit sur un coussin de méditation par exemple]. Calmez votre respiration et rejoignez l'espace de silence en votre centre. A l'expire, envoyez votre souffle vers ce centre. Continuez à vous centrer, de plus en plus profondément, tandis que les champs d'énergies présents autour de vous deviennent de plus en plus lumineux. Votre corps éthérique irradie et votre aura brille tout autour. Au-dessus siège le globe de divinité, le pont vers les dimensions célestes, vers l'Illimité formé par le Tout.

Ancrez-vous dans le point de silence, centre où circule toute l'énergie de votre corps physique. Envoyez une corde d'énergie à partir de ce silence, vers le haut ; sentez-la évoluer à travers votre crâne, votre couronne, pour ouvrir plus largement cet espace à ce qui est au-dessus. Laissez votre conscience monter dans ce globe juste au-dessus de votre tête. Gardez la perception de l'énergie émanant de votre centre de silence, fil de plomb tendant à la fois vers le haut et vers le bas, tel l'arbre de vie. Ancrez ceci dans la terre et puis remontez. Imaginez la corde tirer vers vous le globe de votre Âme Dieu. Faites descendre la sphère de Kether. Faites descendre le chakra Sahasrara. Imaginez l'énergie descendre en même temps que vous faites descendre votre propre nature divine, votre connexion à l' illimité. Sentez vos corps énergétiques "s'enflammer" quand votre globe traverse votre couronne jusqu'à que ce votre tête soit entourée de cette lumière divine, de la base de votre crâne jusqu'au-dessus de votre tête.

Une fois parvenu à cette sensation, toujours conscient d'être entouré par votre aura, commencez à entonner le mantra [ndlt : Thorn parle de "syllabes"]"je suis". Prononcez-le le temps d'une respiration, en sentant les mots résonner dans vos corps énergétiques, les vivifiant et renforçant la connexion entre eux. Dites-le trois fois. Et restez assis une vingtaine de minutes, ou aussi longtemps que vous sentirez la "charge" durer. Une fois que vous sentirez le pouvoir commencer à se dissiper, laissez remonter le globe de l'Âme Dieu, jusqu'à ce qu'il flotte au-dessus de votre tête à nouveau. Envoyez du souffle vers cet espace, en gardant vos âmes alignées. Sentez l'énergie pleuvoir depuis le globe, bénédiction vers la terre.

Remerciez toutes les parties de vous-même, la ou les déités dont vous vous sentez le plus proche, et Dieu Elle-Même, qui est toujours avec nous.

Faire résonner "je suis" est le constat et l'affirmation d'une réalité. Nous n'en percevons que des visions fugitives, puis l'âme descend, nous ouvrons le chemin vers notre Âme Dieu, et lorsque la connexion se réalise, nous commençons à arpenter les voies de la connaissance telles qu'elles se dessinent dans chaque feuille d'arbre et dans chaque étoile se consumant au-dessus de nous.


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